Quand des citoyens américains jugent la sortie des accords de Paris…


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2017 PAR Max Lieblich

Will Simpson est un étudiant américain de 20 ans. Il habite dans l’Etat de Rhode Island et vient de finir un semestre à Bordeaux. Il n’a jamais soutenu Donald Trump. En effet, quand il a vu les résultats de l’élection présidentielle il a été « vraiment choqué ». D’après lui, Trump « représente tout ce qui est problématique dans la politique américaine d’aujourd’hui ». Will est particulièrement méfiant sur sa politique d’immigration; il la regarde comme une manière de détourner l’attention et « masquer sa vraie politique anti-environnementale qui favorise les grandes entreprises ». En effet, il est assez concerné par l’environnement, regardant le réchauffement climatique comme un problème très important dans le monde d’aujourd’hui. Quand Trump a annoncé sa décision de sortir de cet accord, Will a été malheureux mais pas surpris. L’étudiant américain pense que la sortie est en contradiction avec les intérêts économiques et écologiques des Etats-Unis. Alors pourquoi Donald Trump l’a-t-il fait? D’après Will, c’est à cause des « grandes entreprises qui ont un intérêt dans la dérégulation de l’environnement ».

Amanda Gregg, que nous avons joint par téléphone, est professeur à Middlebury College dans l’état du Vermont. Elle a consacré sa vie à l’étude de l’économie. Elle décrit l’évolution de son avis sur Donald Trump comme une « descente dans le pessimisme » (1). Dans les mois précédant l’élection, le professeur Gregg était sûre que Donald Trump allait perdre. Elle avait une croyance forte en l’Amérique :  « on ne tolère pas de bigoterie et le progrès gagne toujours ! ». Tout ça a changé après le 8 novembre 2016, le jour de l’élection. Sa vision du monde a été cassée, remplacée par une grande inquiétude. Amanda Gregg, on l’imagine sans mal, ne soutient pas les politiques du Président. D’après elle, « Donald Trump ne s’intéresse pas à la science économique, il ne s’intéresse qu’au commerce, au business ». Amanda Gregg est très déçue par la décision de Trump concernant les accords de Paris; elle a l’impression que « les américains ressemblent à des crétins aux yeux du reste du monde ». De plus, selon elle, il n’est pas très évident que la sortie va bénéficier, économiquement, aux Etats-Unis : « C’est possible qu’il y ait des bénéfices à court terme pour des entreprises petites et moyennes mais à long terme, il y aura des coûts importants dûs au réchauffement climatique qu’on ne peut pas ignorer».

McKenna Lieblich est une étudiante américaine à Boston College. Lors des présidentielles, elle a vu tous les candidats comme profondément imparfaits, mais elle a voté pour Donald Trump pour des raisons économiques. En revanche McKenna est contre la plupart des politiques sociales de son nouveau président. Elle est particulièrement investie dans la protection de l’environnement. Elle est par exemple devenue végétalienne pour « diminuer la quantité de dioxyde de carbone et des combustibles fossiles dans l’air ».  Elle se décrit comme une femme qui fait tout ce qu’elle peut pour aider l’environnement. Néanmoins, McKenna a voté pour un candidat qui ne partage pas son engagemeent écologique. Pourquoi ? « Je pense que ce n’est pas Donald Trump à lui seul, qui peut décider si on va polluer notre pays ou pas », considère-t-elle. Le progrès technologique dans ce domaine est si rapide que Donald Trump ne peut pas l’empêcher, même s’il le voulait. Selon elle, les politiques, les conventions et les accords internationaux n’ont pas de réel effet sur la tendance à polluer !… « C’est la culture et les croyances du peuple, qui comptent le plus ». De ce point de vue, McKenna est optimiste. Elle pense que les jeunes, les personnes de sa génération, sont très consciencieux sur le respect de l’environnement. C’est pour ça que cette étudiante n’est pas très inquiète par la sortie des Accords de Paris. A ses yeux, le moteur des politiques écologistes reste toujours en place aux Etats-Unis et l’idée d’une « crise » suite à cette décision est le produit de médias américains qui ne sont pas impartiaux… Elle ne regrette pas sa décision de voter pour Trump, malgré sa sortie des accords de Paris. 

1.  » as a descent into pessimism »

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