Présentant l’avantage d’être des emplois de proximité et par définition non délocalisables, les métiers du paysage suscitent un engouement important chez les jeunes. Un dernier point dont Jérôme Brettes se satisfait, mesurant une évolution positive dans la vision de ces activités « Des jeunes motivés on en trouve c’est vrai, nos métiers sont de plus en techniques alors que pourtant ceux qui vont dans nos filières le font souvent par défaut. Mais les mentalités changent et le déficit d’image qui faisait qu’on envoyait un gamin faire du jardinage quand il ne savait pas quoi faire tend à disparaitre. Avec la tendance verte, on prend conscience que ce sont des professions d’avenir et des métiers qui peuvent permettre de gagner sa vie »,
Cependant, malgré ce tableau positif, le bilan d’ensemble de la profession est mitigé. En effet, la hausse spectaculaire du nombre d’entreprises, ne s’accompagnant pas d’une hausse du chiffre d’affaire global de la profession, cela fragilise grandement les entreprises en place en diminuant les revenus par actif. L’une des raisons explicatives de ces tendances réside dans la multiplication des entreprises unipersonnelles, qui se spécialisent en grande partie dans l’entretien des jardins, créant une offre trop grande pour une demande qui a tendance a rester stable voire a diminuer du fait de la crise économique.
Clients habituels des entreprises du paysage, les collectivités ont réduit la voilure et les commandes publiques en plus d’être moins onéreuses, sont moins nombreuses, se limitant souvent à l’entretien minimum et freinant la création. A l’inverse, la clientèle que représentent les particuliers est elle en hausse, et notamment dans la région Aquitaine. « On s’en sort pas mal ici. On profite du fait que l’Aquitaine soit une zone touristique et bénéficie d’une position stratégique entre mer et montagne où l’ensemble de nos compétences sont utilisées et où la clientèle est parfois plus aisée qu’ailleurs » explique Jérôme Brettes.
Pour continuer de se développer et de mieux mettre en valeur leurs savoir-faire, les entreprises du paysage entendent renforcer leurs partenariats avec les établissements scolaires (en Aquitaine, les CFA agricoles de Dax ou Nérac ou encore le lycée de Blanquefort) et agir pour la reconnaissance de leurs méthodes. « Nous essayons de mettre en place une charte qualité de l’apprentissage » précise Agnès Coton, déléguée régionale de l’UNEP Aquitaine, « Nous travaillons a deux niveaux et faisons correspondre au mieux le contenu des formations avec la réalité de l’entreprise ». « Notre but c’est que les gamins apprennent à notre contact et restent avec nous » complète Jérôme Brettes.
Afin de concrétiser cette démarche et de donner plus de visibilité à la profession l’UNEP a développé une marque « Expert Jardin » qui identifiera les entreprises respectant les conditions qualitatives établies avec les acteurs de la filière. Lancé en 2012, cette marque sera un gage de qualité et un repère pour les clients. Un repère qui en appelle sans doute d’autres.
Image : Aqui.fr
Plus d’informations sur le site d el’UNEP : www.entreprisesdupaysage.org
Aymeric Bourlot