Épandage aérien de pesticides: les associations de protection de l’environnement en colère


Caroline Ricros
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/08/2012 PAR Caroline Ricros

Elles s’appellent Les Amis de la Terre, Sepanso, Civam Bio, Attac Landes Côte Sud et Indecosa CGT, associations de protection de l’environnement, réunies au sein du Collectif contre les épandages aérien de produits phytosanitaires, depuis le mois de juillet dernier, elles ne décolèrent pas. L’objet de leur courroux: les décisions du 20 juillet et du 13 août du préfet des Landes d’autoriser l’épandage aérien de pesticides sur des champs de maïs de plus de 43 communes afin de lutter contre la pyrale, insecte dont les larves attaquent le maïs.

Droit européen… Droit françaisDes décisions qui détonent face au droit européen qui interdit totalement l’épandage de pesticides par voie aérienne depuis une directive européenne du 21 octobre 2009 en raison de ses effets néfastes tant sur la santé humaine que sur l’environnement. Directive transposée en droit français par la loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010. Toutefois, depuis 2011, des dérogations peuvent être accordées par les préfets. Dérogations amplifiées par une circulaire de mars 2012 décidée par l’ancien Ministre de l’Agriculture, qui a élargi encore le nombre d’autorisations. Aussi, après des permissions accordées cette année dans le Lot-et-Garonne, le Gers ou encore le Loiret, avec ces nouvelles entorses, les associations protestent à la  » généralisation » de l’exception. Action sur le marché de Parentis-en-Born, pétition en ligne, lettre adressée aux élus, par ses démarches, le Collectif tente d’informer l’opinion publique mais aussi les pouvoirs publics dont certains n’ont pas été tenus au courant de la décision de la Préfecture.

Utilisation de produits «toxiques »Président de la Fédération Sépanso Landes, Georges Cingal fait part de son incompréhension face aux produits choisis pour ces épandages: le Sherpa 2GC et le Coragen. Pesticide puissant, le premier contient dans sa formulation de la cyperméthrine, « un produit chimique, toxique et peu dégradable, dangereux pour les abeilles et la faune aquatique  » prévient le membre de Sepanso. Choix d’autant plus étrange que cezrtaines communes objet de dérogations se situent dans le parc naturel régional des Landes de Gascogne. Les associations rappellent pourtant que des alternatives « efficaces » existent comme les détaille Jeanne-Marie Fritz membre du Collectif.  » Ils existent des parades, les trichogrammes par exemple qui sont des insectes qui dévorent les œufs de la Pyrale ou encore la rotation de culture pour éviter la multiplication des parasites et maladies du sol » explique t-elle. Pour eux, le choix de l’épandage est une histoire de sous, car ces alternatives coûtent légèrement plus chères. « Les enjeux économiques et financiers l’emportent sur l’être humain et la planète  » regrette Noëlle Soudan, vice présidente de la Fédération Sepanso Landes. Le collectif, rejoint dans son combat par trois nouveaux venus, la Confédération paysanne, Terre active et France libertés,  espère à terme mettre fin à ce procédé. Prochain rendez-vous, le 24 août à Sabres devant la gare et l’entrée de l’écomusée pour sensibiliser les touristes à la techique de l’épandage aérien.

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