Comment endiguer l’invasion du frelon asiatique ?


Bob Macinnes
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2008 PAR Nicolas César

Le frelon asiatique, appelé aussi le Vespa velutina, est assez facile à reconnaître. Sa couleur dominante est le noir, alors que le frelon européen est jaune. Seul son anneau sur l’abdomen est jaune. En à peine 3 ans, il a tué des milliers d’abeilles dans le Sud Ouest et blessé gravement trois personnes, dont un pompier, pourtant équipé d’une combinaison PVC. Aujourd’hui, « le frelon est aux portes de l’Espagne. Cela va bientôt devenir un problème européen », indique Jacques Blot, chercheur, missionné par l’association pour le développement apicole en Aquitaine (Adac) pour étudier le phénomène. Dans quelques jours, les frelons vont à nouveau faire parler d’eux. Les « fondatrices » (les reines), qui étaient ces deux derniers mois en hibernage, s’apprêtent à reprendre une activité.

La Dordogne lance un plan d’action « pilote » en France

Conscient de l’ampleur des dégâts causés par le frelon asiatique, l’Etat a décidé d’agir. Une réunion interministérielle (ministère de l’intérieur, de la santé, de l’écologie et de l’agriculture) a eu lieu le 29 janvier. « Nous avons informé l’Etat de la situation. L’Etat nous soutient dans notre action et nous a promis d’agir » indique Jacques Blot, chercheur. Des décisions doivent donc être prises dans les mois à venir. Un budget sera alloué à cette opération.

Sans attendre, le préfet de Dordogne a lancé un plan de piégeage des frelons dans son département, un des plus touchés d’Aquitaine, avec 1 500 nids référencés, à ce jour. Les pièges sont équipés d’une nasse, où seront glissées des matières sucrées. Elles serviront d’appât pour les fondatrices, très demandeuses de nourriture énergétique, à leur réveil. Un piège sera installé par nid repéré et par plan d’eau. Il s’agit là d’un piégeage « intelligent », avec un système d’entrée et de sortie sélectif. Seuls les frelons asiatiques seront capturés. Que les apiculteurs ne s’inquiètent pas, les abeilles ne devraient pas se retrouver prisonnières. L’opération sera suivie scientifiquement afin de limiter les risques. Le préfet a également nommé un piégeur responsable (piégeurs volontaires et apiculteurs) par communauté d’agglomération. Pour autant, « il ne faut pas se faire d’illusions. L’espèce est bien installée dans la région et ne pourra être éradiquée » souligne Jacques Blot, chercheur en charge d’un rapport sur la question. D’autant, que pour cette action, il faudrait que les départements limotrophes en fassent de même. Visiblement, le préfet des Pyrénées-Atlantiques songe aussi à mettre en œuvre un plan départemental de piégeage. Il s’est d’ores et déjà renseigné pour initier une formation de piégeurs.

« Il y a vraiment urgence à endiguer la prolifération du frelon asiatique » prévient Jacques Blot. Il est donc nécessaire de poursuivre la destruction systématique des nids. Un travail, qui revient aujourd’hui aux pompiers. « Mais, ils sont de plus en plus sollicités et se heurtent à un problème de moyens humains et économiques » indique Jacques Blot. Faire intervenir une société spécialisée pour détruire à un nid, situé à 15 mètres de hauteur dans un arbre, revient par exemple à 1 500 euros. Un coût trop élevé pour les particuliers, qui rappelons le, n’ont aucune obligation juridique d’éradiquer le nid.

Photo : Bob Macinnes 

Nicolas César

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