Grande America : la pollution attendue vers le 29 mars


Marine Nationale
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 18/03/2019 PAR Anne-Lise Durif

[Le 18 mars] Pour l’instant, tout va bien, ou presque. Les quelques observations faites ce week-end n’ont été que des fausses alertes, entre des dépôts de déchets organiques sur une plage d’Hourtin (33) confondus avec du mazout par l’association Sea Shepherd et des boulettes ramassées sur les plages de Charente-Maritime ce week-end, rien à signaler. « Sept boulettes trouvées sur l’île d’Aix ont été analysées par le Centre de documentation et d’experimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) et permis de déterminer que les boulettes ne correspondaient pas aux hydrocarbures issus du Grande America », indiquait ce lundi matin le porte-parole de la préfecture, « mais nous sommes toujours à la recherche des deux conteneurs apperçus à la dérive il y a quelques jours, et dont nous ne connaissons pas le contenu. » 

« Un certain nombre de bénévoles, d’associations et de particuliers, se sont déjà rapprochés de nous pour se mettre à disposition lorsque la pollution touchera la côte. Nous demandons aux uns et aux autres de se rapprocher des mairies, qui vont coordonner les actions dans le cadre de leur zone d’intervention », a-t-il précisé. En attendant la mise en place d’actions coordonnées par les autorités compétentes la préfecture demande à ce que personne « ne prenne d’initiative individuelle tant qu’on ne connaît pas le contenu précis de la pollution qui pourrait toucher nos côtes. Il n’est pas impossible qu’il y ait des matières dangereuses, même si à ce stade nous n’en savons rien […] Pour l’instant, on ne peut pas dire quel type de pollution arrivera ni quand. »

Des opérations de pompage ont toujours lieu sur le site du naufrage.


Mise à jour le 20 mars :

A l’instar de la Gironde, la Charente-Maritime est toujours en état de pré-alerte. Concrètement, les opérations de pompage se poursuivent au large, grâce aux forces navales conjointes de la France et de ses voisins européens. Pour l’instant, les vents, marées et courants maintiennent les nappes d’hydrocarbures au large des côtes françaises. Sans en être certaine, la préfecture maritime s’attend à ce que seuls des résidus finissent par parvenir jusqu’aux plages, sous forme de galettes. La Marine nationale continue néanmoins d’observer des irisations autour de la zone du naufrage, ce qui semble indiquer que l’épave perd encore du fioul. Concernant les conteneurs observés à la dérive, l’armateur a été mis en demeure d’aller les récupérer. Un premier a été extirpé de l’eau avant-hier – il contenait des chips. Les vols réalisés ont permis la relocalisation de cinq conteneurs et deux radeaux pneumatiques. Il semble pour l’heure trop compliqué de récupérer le reste de la cargaison, coulée à plus de 4000 mètres de profondeur, sur le plancher océanique. Parmi celle-ci, une quarantaine de barils contiennent des produits chimiques toxiques dont on ignore encore la nature exacte. La préfecture maritime estime qu’une partie aurait néanmoins brûlé dans l’incendie du Grande America. Le SDIS17 mène depuis quelques jours des opérations de prélèvements de l’air et d’éventuels résidus sur terre pour analyse – ils sont notamment intervenus sur l’île d’Aix (lire notre édition du 18 mars).

Sur terre, le plan POLMAR n’est pas encore déployé. Pour l’instant, aucun scénario d’intervention sur les côtes n’est encore envisagé par les services de l’Etat, mais un « Comité de dérive » surveille de près l’évolution de la situation, et émet des prévisions à 72h, selon le préfet du 17 Fabrice Rigoulet-Roze. Les dernières estimations du comité de dérive confirment les risques de pollution cotière même si les côtes françaises ne devraient pas être touchées avant le 29 mars.

La gendarmerie a effectué plusieurs survols aériens pour prendre des photos du littoral, qui serviront d’état des lieux en vue des procédures judiciaires à venir. Le président du Département Dominique Bussereau a fait savoir qu’il ne comptait pas laisser l’armateur s’en tirer sans conséquence.

Les collectivités locales continuent leur recensement des moyens humains, matériels et techniques pour faire face en cas de besoin. La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a également fait un inventaire de ses équipements en vue de prêter le matériel nécessaire aux municipalités qui en auraient besoin – des combinaisons de protection individuelles devraient notamment être livrées sous peu.  Les 72 communes littorales, de l’île de Ré à Meschers-sur-Gironde dans l’estuaire, ont reçu des consignes de la préfecture rappelant le cadre du déploiement d’un plan POLMAR – Terre. De son côté, la LPO est en train de mettre en place une unité mobile de récupération des oiseaux. Sur l’ensemble du territoire, pêcheurs, ostréiculteurs et sauniers ont été mobilisés pour intervenir en cas de besoin. Les premiers pour venir en renfort des opérations de dépollution avec des filets spéciaux. Les seconds pour recenser, tester et organiser un déploiement pour fermer rapidement toutes les vannes et écluses des marais en cas d’arrivée des nappes de fioul. Le préfet Fabrice Rigoulet-Roze a demandé aux mairies de bien vouloir recenser tous les volontaires qui souhaiteraient intervenir en cas de besoin, afin de ne pas disperser les forces et coordonner aux mieux les actions.

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