Grottes de Sare : toujours sous le coup des inondations


Sur les 27 communes touchées par un énorme orage vendredi 4 mai, beaucoup de dossiers présentés à la préfecture ont été réglés ou vont l'être grâce au décret reconnaissant l'état de catastrophe naturelle géré par la ministre de l'intérieur, Michèle A

DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/07/2007 PAR Paul Larrouturou

La trentaine de kilomètres séparant Bayonne de Sare ont failli venir à bout de la double décennie de la vénérable cacahuète qui me sert de voiture. Pensant aux lecteurs de Aqui !, je m’engage quand même dans la petite route séparant le bourg de la grotte. J’affronte la pluie battante et surtout le regard goguenard des ouvriers qui s’activent pour réparer les Lauzes – les clôtures en pierre de taille à la verticale – emportés par le torrent venu de la montagne. La route serpente le long du lit de la rivière, et c’est en voyant les arbres arrachés et les petits ponts emportés, aux alentours du lit qui est encore au point de saturation, que l’on imagine cet orage monumental, ce petit matin du vendredi 4 mai. Les pluies diluviennes ont raviné la montagne, entraînant tout sur le passage : les gravats, les roches, la végétation.

Le retour de l’eau…

Comme l’explique le directeur des grottes, François Pouyet, avant d’être dévastées elles abritaient un parcours en sons et lumières sur les origines mythologiques du peuple basque. En plus du matériel archéologique datant de 20 000, voire 45 000 ans, le lieu lui-même est atypique. Aucune peintures ni stalactites, la grotte est un magnifique modèle de grotte sèche qui, comme son nom ne l’indique pas, a été creusé par l’eau. Sauf que le problème est qu’elle est revenue, le 4 mai…

En 4 heures, l’eau colportant toutes sortes de débris a envahi la « grotte école » permettant l’accès à la « vraie grotte ». La galerie reliant les deux a cédé et est complètement bouchée. L’eau a emporté des plaques de béton de 80 kg qui ont dévasté toutes les installations sur 250 mètres. Les câbles sons et lumières et la fibre optique sont sectionnés. Même si quasiment tout l’aménagement technique est à refaire, archéologiquement, il n’y a aucun dégât majeur. Une entreprise a déjà passé plus d’une semaine à dégager au maximum la grotte à la pelle et la brouette en gardant tout, soigneusement, pour voir ce qu’il est possible de garder.( photo ci-contre)

Le problème est maintenant de faire jouer les assurances.Pour la grotte c’est plus compliqué. Avec la régie municipale, ils attendent toujours la conclusion des expertises pour l’assurance. Ils réalisent également en parallèle une étude hydrogéologique pour pouvoir dévier l’eau si le ciel se fâche à nouveau. La solution serait déjà de diminuer les nombreuses pistes incongrues crées par l’homme qui ont accéléré la progression des flots tout en reboisant. En effet, partout où il y avait des arbres, les dégâts sont moindres.

Grotte fermée, musée ouvert

Pour l’heure, la grotte qui accueille 110 000 personnes par an est fermée au moins jusqu’en janvier 2008. La trentaine de permanents et saisonniers sont au chômage technique.

Même si la grotte est condamnée pour un moment, le site propose toujours une visite gratuite du musée abritant de nombreuses pièces archéologiques. En plus d’une dizaine de panneaux à l’extérieur qui expliquent les derniers événements, le musée propose aussi une reconstitution grandeur nature du parc mégalithique en Pays Basque trois fois millénaire. En attendant, derrière la grille avec le panneau « interdit au public », le chemin défoncé qui mène à la grotte laisse entrevoir la violence de cet orage.

Paul Larrouturou

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles