Halte à l’effet de serre, leçon sur les dérèglements climatiques par Hervé Le Treut à l’Athénée Municipal de Bordeaux


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2009 PAR Piotr Czarzasty

Oui, les émissions des gaz a effet de serre sont un problème. Oui, elles provoquent le réchauffement du climat. Oui, les glaciers continuent, par conséquent, de fondre et le niveau des eaux des océans d’augmenter. Oui, il faut faire quelque chose. Cela fait désormais plus de trente ans que l’on entend ce discours, depuis la célèbre publication Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance publiée en 1972 par l’Institute of Technology de Massachusetts. Mais si l’on nous en parle de nouveau c’est qu’il y a bien une raison. Il ne faut pas se faire d’illusions. Si l’on continue d’en parler c’est parce que rien, ou presque rien, n’a été fait pour que la situation de cette planète Terre s’améliore.

Une « difficile perception du risque »
Que faut il faire? La réponse paraît très simple: réduire de moitié les émissions de CO2. Mais comment s’y prendre, ça c’est une autre question. D’autant plus que, comme remarque M. Le Treut, « les effets du changement climatique sont dilués dans l’espace et dans le temps » et, de ce fait, « on est inégaux face au changements ». D’où, dans une bonne partie des cas, la « difficulté de percevoir le risque » selon Daniel Delestre, président de la Sepanso en Gironde. En effet, les gaz de combustion qui sont évacués de nos pots d’échappement, on semble ne plus y penser, tout comme aux gaz utilisés pour le chauffage des nos maisons. Qui plus est, dans le cas du réchauffement, il s’agit d’une « évolution progressive dans le temps », donc encore une fois, peu perceptible dans l’immédiat et au quotidien. Enfin, nombreux sont encore ceux qui « nient » tout simplement l’existence du phénomène.

Pas de panique mais on se presse
Selon M. Le Treut, il ne faut pas pour autant adopter de ton « catastrophique » pour tout ce qui est relatif au réchauffement climatique, car il ne s’agit pas « d’une année près, mais de quelques décennies près ». Mais on ne peut « pas se permettre », cependant, « une perte de temps inutile ». M. Delestre a ici rajouté que ce temps devrait servir un réel « débat démocratique », plutôt qu’une « dictature des experts » imposant certains modèles énergétiques comme les « seuls pouvant sauver la situation ». On le sait donc : il faut agir, et ce en commençant par les simples gestes de la vie quotidienne. D’accord, mais en même temps, comment ne pas se sentir découragé dans ses efforts lorsqu’on voit que d’autres n’en font pas (et il ne s’agit pas pour le moins des voisins). En effet, sans règlement quelconque dans ce domaine, qui serait le fruit d’un compromis inter-étatique, il sera difficile d’obtenir des résultats efficaces et à une échelle globale. Certains pourront, certes, continuer de faire des efforts par conviction et, ou, pour la beauté du geste, mais d’autres ne verront sûrement rien de mal à conduire une Porsche à 300km/h consommant plus de 10 litres aux 100kms, au lieu d’une auto électrique faisant à peine 80km/h et devant être rechargée tous les 200 km. La conférence de Hervé Le Treut a donné lieu à une foule de questions et de remarques militantes, en particulier dans la perspective du sommet de Copenhague, en décembre prochain. Celles-ci faisaient écho à la mobilisation de plusieurs associations girondines réunies dans un « collectif Gironde Copenhague 09 » qui a pour objet d’éveiller les consciences et d’exprimer une volonté partagée. Parmi les initiatives prévues figure un « pique-nique » sans carbone le 4 octobre sur les quais de Bordeaux.

 

Piotr Czarzasty

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