Haut-Béarn : À la forêt du Bitet de Laruns, l’IPHB fait dans le local


Baptiste Nouet
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/10/2019 PAR Baptiste Nouet

Depuis le mois d’août, le moteur des engins forestiers tourne à plein régime dans les sous-bois ossalois. Installés à Saint-Lary, dans les Hautes-Pyrénées, les professionnels de la société bigourdane de transport par câble en montagne (STCM) sont à pied d’œuvre. Après avoir réalisé la coupe d’environ 1 540 m3 de bois répartis sur près de 12 hectares, les hommes de Jérôme Valencia s’activent désormais au débardage. Depuis quelques jours, c’est le même manège qui se déroule : le long d’un câble de plus de 800 mètres, les troncs de hêtres et de sapins (N.D.L.R. valorisés en qualité « œuvre et affouage »), accrochés à un crochet fixé sur un système de treuil automatisé, dévalent le flanc.

Un rythme moyen de 50 – 100 m³ par jour
Si l’opération demeure rodée et répétitive, Jérôme Valencia garde un œil attentif sur son déroulé. Talkie-walkie en mains, le Bigourdan donne ses recommandations en direct à ses 4 salariés.

En haut, un opérateur s’empare du crochet du treuil pour fixer le tronc à acheminer. Par un système de poulie, la grume suspendue descend le long du flanc avant d’être réceptionnée par un autre qui s’occupe de le mesurer.

En parallèle, un autre les ramène en tracteur forestier jusqu’à la place de dépôt du Pont du Bitet. « Le transporteur le récupère et l’achemine ensuite vers la scierie », souligne-t-il. Pour l’heure, le chantier se déroule bien. « Pour l’abattage, nous avons eu de la chance avec le temps. Cela nous a permis de bien avancer, ajoute-t-il d’une voix enjouée. Aujourd’hui 800 m³ de bois ont déjà été descendus. Et nous sommes sur un rythme en moyenne de 50 – 100 m³ par jour. »

Le débardage par câble permet de pallier le dénivelé impressionnant de l’espace. « Avec ce système, à part sur une falaise à pic, on peut intervenir presque partout », souligne Didier Hervé, directeur de l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB). « Ce type de débardage est le cinquantième mené dans les Pyrénées (N.D.L.R. : le premier fut mené sur la commune d’Arette, en vallée de Barétous). Ici, on ne pourrait pas procéder autrement qu’avec les câbles », confie Robert Casadebaig, le maire de la commune et président de IPHB.

Favoriser le développement de jeunes arbres

Comme dans d’autres endroits, la forêt de Bitet est inaccessible en tracteur. Pourtant en montagne, l’entretien des forêts est primordial. Notamment pour sa régénération et « pour laisser place au développement des jeunes arbres ». L’IPHB a donc pris l’initiative de le faire. « Sans l’IPHB, il n’y a pas de chantier ! », souligne Pierre Casabonne, maire d’Arette et président de la commission montagne de l’institut. En effet, de la consultation à la rencontre des acteurs, en passant par le volet financier, les membres sous la houlette de Didier Hervé ont depuis le début tout orchestré. « C’est un site très fréquenté par les chasseurs et les randonneurs. Il a fallu communiquer et prévenir en amont que le site serait fermé aux usagers le temps des travaux », souligne comme exemple, le directeur. Au niveau du financement du projet, l’IPHB est également intervenu. « Le montant total du chantier s’élève 101 000 euros. L’État participe à hauteur de 17 625 euros. Le Département et la Région, eux, apportent 10 891 euros. Le reste est financé par la commune de Laruns, détaille l’élu de Arette. Mais l’IPHB fait l’avance de trésorerie. »

« Notre volonté était aussi de ne faire intervenir que des entreprises locales », glisse le maire de Laruns qui souhaite que ce projet serve de modèle « et que d’autres communes réitèrent ce type d’action ». Là encore, tout a été mis en œuvre avec brio. Pour le transport, les protagonistes ont fait appel aux Transports de la vallée d’Ossau (société établie à Gère-Bélesten) qui s’occupent de descendre les billes. Et pour le traitement du bois prélevé, c’est la scierie Bois et Matériaux d’Ossau, installée à Laruns qui s’en occupe. On peut dire que le défi est largement relevé. « Le bois sera aussi valorisé localement », assure Robert Casadebaig. Désormais, il ne reste plus qu’à toucher du bois pour que la fin de chantier se déroule sans embûches…

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