Hautes-Pyrénées : le Pic du Midi s’offre une seconde jeunesse


Paul Compere, Jérome Cotton et Aqui
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/12/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Edifié à partir de 1875 dans des conditions qui forcent l’admiration, ce site consacré à l’observation des astres avait été doté de ce qui était autrefois l’un des plus grands télescopes du monde. Un appareil de 50 centimètres de diamètre qui avait notamment permis de démentir la théorie des « canaux martiens » professée par les scientifiques de l’époque.

Depuis, d’autres équipements de plus en plus performants avaient suivi. Mais, il faut bien le dire, le circuit de visite touristique du Pic auquel on accède aujourd’hui en téléphérique et qui accueille près de 120 000 visiteurs par an, avait pris quelques rides. Sans doute était-il devenu un peu trop technique, voire austère.

Plus spectaculaire, plus ludique

Une ambiance permettant au visiter d'aller à la rencontre d'un territoire et d'un site exceptionnel

A l’ère de l’image et du numérique, des changements s’imposaient. C’est la raison pour laquelle, depuis l’été dernier, un « centre d’interprétation » a remplacé l’ancien espace muséographique.

Des photos géantes y évoquent le patrimoine paysager exceptionnel que domine cet observatoire d’où l’on peut admirer, par beau temps, 300 kilomètres de montagne. D’autres racontent l’histoire du lieu et les liens qu’il a tissés avec les habitants du pays. D’autres encore mettent en avant la singularité du site et l’immensité céleste qui le domine. La réserve de ciel étoilé dont le Pic bénéficie a été labellisée voici trois ans par l’International Dark Sky Association.

Autre aménagement et non des moindres, un planétarium de 45 places doté d’un écran de 8 mètres de diamètre a été installé dans la coupole Baillaud, qui a accueilli jadis le premier télescope. Sa visite, pour laquelle il convient de réserver sa place, permet de découvrir le film de 35 minutes « Le navigateur des étoiles » que Serge Brunier a consacré à notre galaxie. Ce fou d’astronomie a parcouru le monde entier pour photographier les astres qui nous entourent. L’été prochain, un film retraçant l’épopée du Pic du Midi sera présenté dans le planétarium.

Pour répondre aux demandes des visiteurs qui souhaitent savoir comment les scientifiques travaillent, les responsables du site ont de même décidé d’accueillir le public dans une autre coupole. Celle-ci est équipée d’un instrument d’astronomie relié à des écrans. Son ouverture et sa fermeture peuvent être actionnées par le public.

Des chantiers d’envergure

Un planétarium équipé d'un écran de 8 mètres de diamètre et de 45 sièges inclinables

Il ne s’agit là que d’un début. Le réaménagement touristique du site s’inscrit en effet dans un vaste projet de 4,5 millions d’euros financé avec l’aide de l’Europe, de l’Etat, de la région Occitanie et du département des Hautes-Pyrénées.

Le chantier se poursuivra en 2017 avec la création d’un hyper-belvédère et la mise en place d’un filet surplombant le vide, un peu comme le ferait une via ferrata.

Terrasses modernisées, boutique, restaurants (dont un panoramique de 120 places) et galeries devraient ainsi participer à toute une ambiance basée sur « la rencontre avec un territoire et ses habitants ». Des animations sur les paysages environnants sont prévues dès la montée en cabine.

Cerise sur le gâteau, le Pic du Midi travaille enfin à la réhabilitation de l’Hôtellerie des Laquets, un ancien refuge situé 400 mètres en contrebas. Ce projet de 6 millions d’euros permettra de proposer un séjour de haute montagne relié au Pic par un téléphérique.

Le prix de l’aventure

Le tarif pour monter ainsi vers les étoiles ? Il est fixé à 38 € (23 € par personne pour les familles). « C’est un seuil psychologique à ne pas dépasser » estime Daniel Soucaze Des Soucaze, le directeur du site. Tout en indiquant que, compte tenu des fortes fréquentations, un supplément pourrait être demandé en période estivale pour le niveau 6 qui accueille le planétarium.

Quant à l’activité scientifique du Pic, elle reste « extrêmement compétitive » assure Eric Josselin, son directeur scientifique. Qu’il s’agisse d’étudier l’atmosphère terrestre (polluants, aérosols, radioactivité), de s’intéresser aux champs magnétiques des étoiles ou encore à la relation nouée entre le soleil et la terre. Sans parler des infrarouges ou des météorites.

Perché au-dessus de nos têtes, le Pic du Midi fait feu de tout bois.

Pour en savoir plus : http://picdumidi.com/


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