Jean Touzeau : « Travailler sur un logement adapté aux familles ».


Le maire de Lormont évoque le cas particulier des familles nombreuses qui habitent dans les logements promis à la démolition.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2008 PAR Vincent Goulet

Aqui.fr : En discutant avec les habitants, les familles, on a l’impression d’une inquiétude, celle de ne pas trouver de logements aussi grand que précédemment. Est-ce qu’il y aura vraiment assez de grands logements, voire des pavillons en logement social ?
Jean Touzeau : Ce que nous avons mis en avant, et nous avons placé la barre assez haut, c’est que les organismes HLM définissent, avec notre participation, un projet par famille. C’est le projet de l’habitant qui conduit ensuite à l’orientation vers tel ou tel type de positionnement dans la ville ou hors de la ville, dans le quartier ou hors du quartier. Sur Carriet, où 350 logements on été détruits et reconstruits, il n’y a eu aucun problème, aucun.

@! : Il n’y a pas eu de plaintes ?
J.T. : Non. Pour quelles raisons ? Parce que la méthode mérite, me semble-t-il, d’être soulignée : l’entretien avec la famille, la définition du projet et l’accompagnement du projet de la famille. Lors des premières réunions des habitants, il y avait ceux qui attendaient la démolition des bâtiments avec impatience. Parce que les conditions faisaient que « c’est une très bonne nouvelle que vous puissiez me faire déménager, parce que j’en avais assez de ces cloisons où on entend les voisins, ce bâtiment qui est si proche de l’autoroute, à cause du bruit », des bätiments réalisés avec un ciment des années 70 qui commençait à s’effriter.

Et puis partir de Lormont, pour une partie de la population, est beaucoup moins douloureux avec le tramway. Aujourd’hui, se dire « je vais me positionner à la Bastide, voire à Mérignac ou à Bordeaux », quand vous êtes à 20 ou 25 minutes des autres membres de votre famille qui restent sur les hauts de Garonne, ce n’est quand même plus la même difficulté qu’il y a dix ans.

@! : Quand même, on construit des 3 ou 4 pièces mais pas tellement de 5 ou 6 pièces. Et les pavillons, il y en aura quelques dizaines sur tout le GPV. On a un sentiment d’inquiétude qui semble s’exprimer chez les familles nombreuses : « Est-ce qu’on va trouver à se loger ? »
J.T. : Il faut regarder le nombre de logements proposés par les organisme HLM aux familles nombreuses. Ceci étant, j’ai quand même quelques réticences, je dois le dire, au regroupement de familles très nombreuses dans des tours. Je crois qu’il y a, petit à petit, une prise de conscience qu’une partie du parc HLM n’était pas forcément adaptée à ces famille très nombreuses. Peut-être que les projets qui intéressent ces familles-là, et que les organismes HLM doivent travailler en tissu urbain, en péri-urbain, voire en secteur rural, ce sont des logements adaptés : plutôt une petite maison avec un jardin où les enfants puissent courir, plutôt que courir dans des cages d’escaliers.

@! : Mais il ne semble pas y en avoir beaucoup sur Lormont même, il y a donc une contradiction pour ces familles qui souhaitent rester sur Lormont…
J.T. : Oui, mais la demande qui est quand même la plus forte, actuellement, c’est de F2 ou F3. Je le vois quand je reçois des demandes de logements, c’est plutôt ces catégories-là. Ce dont vous parlez, c’est peut-être à approfondir, effectivement. Je prend l’exemple de ce qu’Aquitanis a réalisé à la pointe du Grand Tressan, il y avait des T4 des T5 qui correspondent à l’opération de démolition des tours. Ceci dit, j’ai vu dans le passé des dispositions prises par les organismes HLM pour loger des familles très nombreuses avec des systèmes de T3 ou T4 de part et d’autre de la cage d’escalier où l’on logeait une même famille… Cela ne fonctionne pas. Travailler dans l’avenir sur un logement bien adapté pour ces familles-là, c’est peut-être plus judicieux. Une maison avec jardin, cela se gère beaucoup mieux.

@! : Quels sont les engagements dela Mairie envers les personnes relogées ? S’il y a des difficultés ou un manque de communication avec les bailleurs ?
J.T. : On a un système d’alerte. On a mis en place des dispositifs permanents. Vous avez le Kiosque de Génicart, tous les habitants qui ont un problème peuvent y aller.

@! : Et là, c’est répercuté en Mairie ?
J.T. : Bien sûr, immédiatement. Bien sûr, il y a des problèmes qui sont mis en avant, des problèmes de chantier, par exemple.

Propos recueillis par Vincent Goulet

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