La Gironde pionnière en gestion énergétique du bâtiment


Maxime Giraudeau
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/01/2020 PAR Maxime Giraudeau

Le Département de la Gironde a engagé il y a plusieurs années une stratégie de résilience – résistance aux changements – dans le cadre de la transition écologique. La Maison des Solidarités de Lormont (33) en est le parfait exemple. Dans un bâtiment où cohabitent trois services administratifs, la gestion de l’énergie est au cœur de la structure. Il n’est plus question de climatisation pour pallier aux pics de chaleurs estivaux. L’expérimentation d’un système de rafraîchissement adiabatique y est expérimentée et pourrait être diffusé à d’autres structures. « C’est un ventilateur : il aspire l’air du dehors qui est refroidi par une arrivée d’eau pour le redistribuer à l’intérieur » explique Thibaut Deyris du pôle énergie départemental. Grâce à cette méthode, 90% d’économies d’énergie sont réalisées, sans compter les panneaux photovoltaïques sur le toit. Fort de ces innovations, le Département se tourne vers les particuliers en difficultés énergétiques.

 

Les travaux d'agrandissement du collège Jean Jaurès de Cenon sont réalisés selon des critères de qualité environnementale.

725 000 euros pour les ménages

Lancé en 2017, le Service Local d’Intervention pour la Maîtrise de l’Énergie intervient pour les ménages girondins locataires ou propriétaires en situation de précarité énergétique. C’est-à-dire s’ils consacrent plus de 10% de leur budget total à l’énergie. Combles mal isolés, chauffage énergivore, simple vitrage : les champs d’action du dispositif sont nombreux. Une fois les habitats identifiés avec l’aide des travailleurs sociaux, le Département procède à une expertise énergétique. S’en suivent des travaux de mise aux normes, pris en charge totalement pour des équipements ou en partie pour du gros œuvre. « Nous accompagnons les foyers vers la sortie de la précarité » note Florence Arpin Garcia, directrice de l’environnement au Département. L’évaluation du SLIME a montré un taux de réussite de 60% pour 95 ménages concernés. Une enveloppe de 725 000 euros est prévue pour 2020 où 1000 ménages bénéficieront du programme, dans un département où tout de même 88 000 foyers seraient en situation de précarité énergétique selon une étude. De même, un service équivalent, baptisée Cocon 33, se dirige vers les collectivités territoriales et vise à améliorer les performances des bâtiments publics. Le Département impulse les projets en apportant son expertise et ses compétences en ingénierie.

 

Enjeux démographiques

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, objectif national, la Gironde devra encore réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 75%. Le défi reste colossal malgré les nombreuses pistes proposées. Quelques points positifs sont à citer : 100% de l’électricité des bâtiments publics du Département provient d’énergies renouvelables, 4.3 millions d’euros d’économies d’énergie ont été réalisées dans les collèges et 100 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires seront construits d’ici à 2030. Selon les évaluations, les émissions demeurent stables depuis 2017 bien que la population et les activités aient augmenté. A savoir si la stratégie de résilience engagée par le Département pourra encore fonctionner avec une démographie ascendante.

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