La ville de Poitiers reconnue territoire bio engagé


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2019 PAR Julien PRIVAT

Une visite sur le terrain. Au domaine de Malaguet : il est situé à Migné-Auxances (à l’ouest de Poitiers). Un domaine longé par la Ligne Grande Vitesse Bordeaux-Tours. Quand on arrive sur place, on découvre une cour encadrée par des bâtiments. En contrebas, des serres agricoles sont dressées au loin. Ce vaste domaine de quarante hectares, dont une dizaine est cultivée, accueille deux maraîchers qui cultivent de la bio et deux structures d’insertion Eive (création et entretien de jardins, parcs et espaces verts) et L’Eveil (une association du quartiers des Couronneries qui cultive ici des légumes biologiques).

 Visite du domaine de Malaguet à Migné-Auxances. Ici une dizaine d’hectares est cultivée. Une culture exclusivement bio.

« Je vous propose de faire un tour de l’exploitation, introduit Julien Boulet, le chef culture de l’association l’Eveil. Ici, nous avons 15 salariés en insertion qui cultivent trois hectares. Tout est valorisé 100% en local et 100% bio. » Les légumes bio alimentent l’épicerie solidaire de l’association, la restauration l’Assiet’Sympa de l’Eveil (80 repas y sont servis chaque jour), et des marchands bio spécialisés locaux, ainsi que la collectivité de Poitiers. « L’Eveil a été créée il y a 35 ans autour de valeurs de solidarité dans le quartier des Couronneries à Poitiers. Les jardins devaient alimenter à la fois le restaurant et l’épicerie solidaire. Il y a 25 ans, nous avons fait le choix de la bio. C’était évident pour nous. La bio est une éthique. La terre est quelque chose de vivant, il faut la respecter comme il faut respecter l’homme qui la travaille», explique Bernard Guilloteau, président de l’association l’Eveil.

C’est dans ce cadre que la ville de Poitiers a reçu le label « territoire bio engagé ». Cette reconnaissance est dûe au fait qu’en 2018, 26,10% des produits servis dans sa restauration collective étaient bio. C’est plus que les 20% demandés pour recevoir ce label. « Nous servons au moins un repas bio par semaine ou au moins une composante bio par jour », confie Coralie Breuillé, conseillère municipale déléguée à la restauration collective. Chaque jour, ce sont 7 500 repas qui sont préparés dans deux cuisines centrales de la ville. « Nous appliquons une volonté politique. Depuis 2002, nous avons introduit progressivement des aliments issus de l’agriculture biologique et locale. Aujourd’hui ce label reconnaît notre démarche», précise Sylvestre Nivet, directeur directeur du service restauration collective de Poitiers.

Le label signe de qualité

« C’est un signe officiel de qualité, confirme Philippe Lassalle-Saint-Jean, président d’Interbio Nouvelle-Aquitaine, qui remet ce label. En Nouvelle-Aquitaine, la bio représente un chiffre d’affaire de 1,5 milliard d’euros. Elle se structure, elle progresse. C’est presque obligatoire aujourd’hui qu’on la retrouve dans les restaurations collectives. J’espère qu’elle va devenir la norme pour l’alimentation ». Le président d’Interbio défend avec ferveur son domaine. Alain Claeys, le maire de Poitiers, met en avant également le côté local. « Nous travaillons à l’organisation de la filière, notamment par le biais du plan alimentaire territorial (NDLR, Grand Poitiers avait reçu un prix au salon international de l’agriculture de Paris, remis par la ministère de l’agriculture pour récompenser la démarche collective qui rapproche producteurs et consommateurs et développe de nouvelles filières et accroît la consommation de produits locaux). Nous travaillons à l’organisation des filières. La richesse de la communauté urbaine est le mélange urbain et rural, le rural nourrissant l’urbain. » Les salades du domaine de Malaguet nourrissent les restaurants collectifs de la ville de Poitiers.

Poitiers a donc pour objectif de développer une alimentation saine et durable au niveau local. Actuellement 70% des achats biologiques sont locaux. La bio devrait prendre un essor notamment chez les jeunes. D’ici 2022, la part de la bio devrait atteindre les 40% au sein des crèches de la ville. Dans la Vienne, une autre commune avait obtenu en janvier dernier le label « territoire bio engagé ». Il s’agit de Montamisé, située au nord de Poitiers.

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