Le CHU de Poitiers se raccorde au réseau de chaleur


Le CHU de Poitiers travaille sur le côté vertueux de l'énergie. Pour le développer encore plus, l'hôpital s'est raccordé au réseau de chaleur de Grand Poitiers.

Aqui.fr - Julien PRIVAT
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/03/2021 PAR Julien PRIVAT

Le CHU de Poitiers vient de se raccorder au réseau de chaleur de la communauté urbaine de Grand Poitiers. Une opération vertueuse qui va permettre à l’établissement de poursuivre sa transition énergétique. L’économie d’énergie est un maillon essentiel pour la direction de l’hôpital. La Milétrie fut l’un des premiers hôpitaux de France à obtenir la norme ISO 50 001, qui vise l’amélioration de la performance énergétique. L’hôpital de Poitiers va surtout utiliser cette chaleur pour l’eau chaude sanitaire en période estivale. Ce sera l’un des seuls bâtiments relié au réseau à consommer ce bien l’été.

Ça y est, le réseau de chaleur de Grand Poitiers, l’un des plus grands de Nouvelle-Aquitaine – il s’étend sur bientôt 30 kilomètres – est relié au Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers. Le CHU a profité des travaux d’extension (qui ont duré deux ans tout de même) pour se raccorder à ce réseau de chaleur créé en 1969. En deux ans, ce réseau a tout simplement doublé, passant de 15 à plus de 30 kilomètres. Il part du quartier de Poitiers des Couronneries pour rallier celui des Trois-Cités. « Nous devons finir d’ici la fin d’année les dernières phases d’extension », indique Mathieu Favreau, directeur commercial Poitou-Charentes chez Dalkia, exploitant du réseau de chaleur de Grand Poitiers. Il dessert des HLM (habitations à loyer modéré), des écoles, des lycées, des installations sportives (piscines, patinoire, gymnases…), des résidences, des copropriétés privées, les Archives départementales et donc depuis peu le CHU.

Un CHU branché sur l’énergie

Raccorder le CHU s’inscrit dans la politique environnementale de ce dernier. « Sur le plan de l’énergie, le CHU de Poitiers a mis en place plein de choses, explique Frédéric Marchal, directeur des Constructions et du Patrimoine. Nous sommes l’un des CHU les plus performants en terme de dépense budgétaire vis-à-vis de l’énergie ». Et ça se voit dès 2016 avec la certification ISO 50 001 qui vise l’amélioration de la performance énergétique. La Milétrie fut le premier CHU de métropole à l’obtenir. L’hôpital compte bien maintenir ce côté vertueux. « Nous avons organisé un audit Afnor début janvier et les retours sont positifs ». En permanence, 700 compteurs mesurent les différentes consommations. L’an dernier, le centre hospitalier a décidé de traquer les moindres fuites. Toujours dans un souci d’économie énergétique mais aussi écologique. Nous faisons également des communications régulières sur l’économie de l’énergie dans la gazette interne », précise Frédéric Marchal. 

Valoriser le traitement des ordures ménagères

Mais le CHU ne va pas consommer à longueur d’année cette chaleur apportée par le réseau de Grand Poitiers. « Nous venons d’être raccordés physiquement mais l’utilisation va débuter à l’été prochain », confie le directeur des Constructions et du Patrimoine du CHU. Cela servira alors pour l’eau chaude sanitaire. Car l’hôpital en est un grand consommateur. L’été, le réseau de chaleur tourne un peu au ralenti. Quelques rares bâtiments publics en demandent encore… mais la consommation est réellement moindre. Il n’y a de fait plus besoin de se chauffer. « Il est prévu que cela fonctionne uniquement l’été, au moment où la demande baisse. Cela permettra de valoriser l’énergie issue de l’usine de valorisation de Grand Poitiers et valoriser donc le traitement des ordures ménagères de Grand Poitiers ». On en arrive au côté vertueux de ce raccordement. « Cette chaleur nous sera favorable, alors que jusqu’à maintenant elle partait pour les petits oiseaux », renchérit Frédéric Marchal. Grâce à ce raccordement d’une puissance de 2 800 KW, le CHU devrait réduire de 2 000 tonnes ses rejets de CO2, l’équivalent de 1 111 voitures retirées de la circulation chaque année. La centrale de gaz en cogénération de l’hôpital va pouvoir donc rester à l’arrêt en cette période estivale. 

©EDF/Dalkia - Rodolphe Escher

Au coeur de la chaufferie biomasse-bois du quartier des Couronneries à Poitiers

Lorsque que la demande de chaleur est plus forte, d’autres chaufferies tournent en plus de l’unité de valorisation énergétique (qui traite les déchets ménagers des 40 communes de Grand Poitiers). Il y a une chaufferie biomasse-bois et une chaufferie paille. « Lors des grands froids, on peut utiliser du gaz naturel. Cela permet d’assurer les pointes du matin ou en cas de pépin majeur », précise Mathieu Favreau de Dalkia. Avec ces installations, cela permet au réseau de chaleur de Grand Poitiers d’être alimenté à 69% par des énergies renouvelables. Un bel exemple, puisque c’est bien au-dessus des objectifs nationaux de Dalkia, qui a pour ambition d’utiliser 50% d’énergies renouvelables d’ici 2022. 

Le réseau de chaleur de Grand Poitiers revendique une puissance de 12 300 équivalents logements chauffés contre 7 500 avant son extension.  Le CHU de Poitiers sera donc un des principaux consommateurs estival de ce réseau de chaleur.

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