Le futur Tram’bus de l’agglomération bayonnaise présenté à Marseille


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 10/10/2017 PAR Felix Dufour

À l’occasion des 26e Rencontres nationales du transport public de Marseille, la technologie innovante des véhicules 100 % électriques commandés par la Communauté d’agglomération Pays Basque à la société basque Irizar e-mobility est mise à l’honneur. L’Irizar ie tram, un véhicule articulé de 18 mètres version tram, y a été présenté en avant-première.

Ce véhicule articulé fonctionne sur un principe de charge rapide en Terminus (avec un système de pantographe) et charge intelligente au dépôt. Ces caractéristiques ont fait l’objet d’une présentation inédite, en présence de Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d’Agglomération Pays Basque et maire de Bayonne , Claude Olive, président du Syndicat des mobilités Pays basque – Adour, maire d’Anglet  et de Florence Lasserre-David, conseillère communautaire et membre du GART. C’est en effet sur le territoire basque que seront mis en service dès 2019 ces premiers véhicules révolutionnaires.  Ces trams non polluants, 100 % électriques, circuleront sur les deux lignes du tracé du Tram’bus en cours d’installation. Ils ne généreront pas de nuisances sonores ni environnementales.

  La Communauté d’Agglomération Pays Basque s’était engagée de longue date en faveur d’une mobilité durable. Son projet de Tram’bus, validé par le Grenelle de l’Environnement, avait comme ambition de lutter contre le « tout voiture », d’inciter à de nouveaux comportements citoyens et de répondre à des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique.  
Le Syndicat des Transports d’alors avait fait le choix d’un véhicule de nouvelle génération cumulant les avantages du tramway, tout en conservant la souplesse des véhicules classiques thermiques ou hybrides, dénommé le Tram’bus. Autre volonté forte : ce nouveau système de transport électrique ne devait émettre aucun polluant atmosphérique (véhicule à zéro émission).  

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Tram’bus, une démarche a été entreprise en 2016 par le Syndicat des Transports, en vue de l’acquisition de 18 véhicules à grande capacité et non polluants.  Après analyse des différentes propositions, le groupe Irizar a été retenu pour produire des véhicules tout électriques de 18 mètres de long, pour une capacité dépassant les 140 places ainsi que toutes les infrastructures nécessaires à leur bon fonctionnement.  À l’heure actuelle, il s’agit des premiers véhicules de ce type au moins à l’échelle française, voire européenne. Des prototypes existent et sont actuellement testés dans certaines grandes capitales, mais, à ce jour, aucun réseau de transport citadin ne s’est jamais équipé de ce type de véhicules pour assurer la totalité d’une ligne de bus.

Les batteries rechargées à chaque terminus

L’électricité embarquée nécessaire à la propulsion des véhicules est contenue dans des batteries de nouvelle génération. La recharge des Tram’bus sera assurée à chaque terminus, par des infrastructures dédiées de charge rapide – à savoir les pantographes – (en moins de 5 minutes).  La connexion entre le Tram’bus et la station de charge sera assurée par un système de pantographe, sorte de bras articulé niché sur le toit qui se connecte au système de charge.  Une recharge lente des véhicules sera également assurée la nuit, au dépôt, via un système novateur de charge intelligente.  D’un point de vue de l’exploitation, le véhicule sera aussi performant que des véhicules thermiques ou hybrides. De plus, il intègre de nombreux systèmes de transport intelligent, dont notamment un système de télédiagnostic et de supervision des véhicules et des chargeurs en temps réel, lequel sera développé avec les services du Syndicat des Mobilités ; un système embarqué de guidage et de positionnement automatique des véhicules aux stations de charge ; un système de récupération d’énergie au freinage ; des connectiques USB pour la recharge d’appareils électroniques, ainsi qu’un wifi embarqueé pour disposer d’une connexion internet à tout moment à destination des passagers.   
. Afin de faciliter l’éclairage naturel à l’intérieur du véhicule, les surfaces des parois vitrées seront maximisées. La mise en place de « caches-roues » permet de lisser la forme du véhicule. En outre  un nouveau système billettique sera déployé sur l’ensemble du réseau. Innovant, ce système sera adapté aux évolutions technologiques afin de garantir une plus grande fluidité, une meilleure accessibilité au réseau.   Dans le cadre de ce système de transport connecté, le système billettique sera renouvelé afin de faciliter l’usage et d’encourager les usagers occasionnels à devenir réguliers.  

  Cette  année 2017 est effectuée une mise au point définitive du véhicule et sa présentation donc à Marseille . Suivra en 2018, la fabrication du premier véhicule, l’installation des infrastructures de charge.  En 2019,  aura lieu la livraison de la série de véhicules et la mise en exploitation de la ligne.

Des travaux gigantesques entre Bayonne, Anglet et Biarritz

Travaux sur le pont
 

Depuis le début de l’année le chantier du Tram’bus  occasionne des travaux – et des embouteillages — énormes. les deux lignes choisies correspondent aux deux lignes de bus les plus fréquentées jusque-là.  Le premier baptisé L2 effectuera une  Nord-Sud (de la mairie de Tarnos à  Bayonne sud) Cette section de 12 km comprendra 31 stations dont 5 communes avec l’autre ligne de Tram’Bus et ouvrira  sur Arcangues et Cambo.

L’autre baptisée L1 effectuera une traversée Est-Ouest (des Hauts de Bayonne à la mairie de Biarritz) effectuera un trajet de 12 km avec toujours 31 stations dont 5 communes avec l’autre ligne.  Soit un 25,2 km et 57 stations au total. Ces deux lignes auront des fréquences élevées jusqu’à 1600 voyageurs/heure. Le tracé d’une voie spéciale s’accompagne aussi d’un réaménagement urbain des espaces publics, places et rues sur les parcours, entrepris simultanément Bayonne, Anglet et Biarritz.

Vue l’ampleur de ce chantier colossal, une vaste campagne d’information accompagne le projet avec présence de médiatrices qui font aussi office de relais des problèmes posés. Tout comme a été instituée une lettre Info travaux à destination des populations et des usagers de Chronoplus.

Reste à savoir si ce lourd investissement permettra de maintenir le prix du ticket de bus à 1 euro valable une heure et 2 euros la journée qui en font un des moins chers d’Aquitaine et Midi Pyrénées.

La surprise: une navette fluviale!Navette fluvial

 

On s’en doute, le légendaire Pont Saint-Esprit qui enjambe l’Adour près de la gare et carrefour stratégique de la ville n’allait pas échapper à ces travaux pharaoniques. Si un passage pour les piétons et les cyclistes a été aménagé évidemment les véhicules allaient être prohibés. Les élus et Chronoplus ont eu alors une idée conviviale et fort prisée aujourd’hui: la mise en place d’un passeur fluvial dont l’accès et gratuit, entre le quai des allées Boufflers, près des Halles et du campus de la Nive et à Mn de la mairie, rive gauche et le quai Bergeret, rive droite  situé non loin du fameux pont et à 4 minutes de la gare. Une « croisière » de  3 minutes certes  avec des rotations toutes les 15 minutes sur une fort sympathique embarcation qui peut accueillir 45 passagers, deux fauteuils  roulant pour handicapés et 6 vélos maximum. Elle fonctionne du lundi au samedi de 7h15 à 19h15. Son succès a été foudroyant: 350 passagers le premier jour. Et pas forcément des riverains.

Cette  initiative qui a éveillé une vieille idée restée dans les cartons au BAB. Et si l’on faisait la même chose entre Anglet et Boucau, non loin de l’embouchure pour relayer, l’été, les pistes cyclables nord sud séparée par le fleuve? Cet engouement pour  les déplacements propres est encourageant….


 
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