Le Parc Marin lance une campagne d’observation aérienne


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/02/2019 PAR Anne-Lise Durif

« L’objectif, c’est d’établir à terme un document de base de travail, pour servir de point de comparaison afin de mesurer dans les prochaines années l’impact des mesures que le Parc Marin compte mettre en place », explique Amandine Eynaudi, chargée de mission « patrimoine naturel » du Parc Marin. « Les données permettront également d’alimenter les réflexions sur les mesures à adapter et de manière générale viendra renforcer le niveau d’expertise du Parc. »

Les trois scientifiques de Pelagis ont embarqué pour la première fois cette semaine, profitant d’une météo favorable. Pour eux, c’est le début d’une longue campagne d’observation qui va durer deux ans, au rythme d’une session de sorties d’une vingtaine d’heures à chaque saison. Leur mission : faire du comptage d’oiseaux et de mammifères marins, identifier les groupes d’espèces présents et établir les périmètres des espaces de vie de chacun. Les sorties à différentes saisons et sur deux années consécutives permettra notamment d’établir s’il y a ou non une régularité dans la présence de ces animaux dans les zones où ils ont été observés.

Suivant un plan de vol rectiligne à l’horizontal, ils vont sillonner le périmètre du parc Marin et de la zone Natura 2000, jusqu’à 140 km au large de la Côtinière, dans un rayon allant du sud Vendée à l’entrée de l’estuaire. A bord d’un avion spécial équipé de hublots en forme de demi-coque (photo), les scientifiques vont observer et noter chacune de leurs observations, plusieurs heures par jour. « Avec les vitres-bulles, on voit dans un rayon de 400 m à nos pieds », explique Olivier Van Canneyt, biologiste, « A 180 m d’altitude, on est capable de détecter des petits oiseaux de la taille d’une hirondelle. » Les deux biologistes dictent à leur troisième collègue ce qu’ils voient au fur et à mesure de leur avancée. « Parfois, ça peut aller très vite, avec beaucoup d’informations, aussi, nous enregistrons en même temps, pour pouvoir restituer ensuite la totalité de nos observations ».

Olivier Van Canneyt montre une bulle d'observation de l'avion

Quelques surprises pour cette première observation

Cette première semaine de vol a été fructueuse, avec plus de 2000 observations, dont les deux tiers d’animaux marins. « En cette période, ce qu’on a pu observer le plus sont des alcides et des guillemots (petits pingouins, ndlr), au large des îles des Charente-Maritime. Au niveau  des oiseaux vivant au large, on a vu essentiellement des fous de bassan et des sternes, ainsi que des oiseaux côtiers comme des plongeons et des macreuses, en particulier au large de la pointe de la Coubre », relatent Olivier Van Canneyt et Sophie Laran, l’autre biologiste de l’équipage.  Des tortues caouannes, un phoque, des cétacés et de nombreux dauphins ont été observés, avec  une surprise pour les biologistes ; des marsouins, qu’ils ne s’attendaient pas à trouver là en cette saison. Autre surprise positive : « Pour la saison et comparé à d’autres sites maritimes, nous n’avons pas vu beaucoup de déchets, qui restent essentiellement des déchets de pêche type filets, cordages et bacs de criée », rapporte Olivier Van Canneyt. Rien de très étonnant dans cette eau poissonneuse sillonnée par quelque 400 chalutiers et autres embarcations. La campagne de pêche actuelle apporte un autre lot de surprises, beaucoup moins réjouissantes : « nous avons observé beaucoup de carcasses d’animaux marins au large », déclarent les trois scientifiques, qui établissent un lien de corrélation avec les cadavres de mammifères marins s’échouant actuellement sur nos côtes. « Depuis le début de l’année, Pelagis a observé jusqu’à 600 échouages sur la façade Atlantique, de la Bretagne aux Pyrénées. 90% d’entre eux sont morts par des manœuvres de pêche ».

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