Les Rencontres TEPOS placent les territoires au coeur de la transition énergétique


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/09/2014 PAR Solène MÉRIC

L’ambition des TEPOS, démarche initiée et soutenue par la Région Aquitaine depuis 2012, est belle: créer des territoires ruraux sobres en énergie, auto-suffisants et approvisionnés à 100% en énergies renouvelables. Une démarche dans laquelle sont entrés 7 territoires aquitains dont les Communautés de Communes de Mimizan et de la Haute-Lande. Une démarche dont la généralisation est par ailleurs encouragée par le Gouvernement via son projet de loi pour la transition énergétique. Pas étonnant alors que Mimizan aient été choisi comme lieu d’accueil et d’étude pour ces 4èmes Rencontres nationales « Energie et Territoires Ruraux ». Un évènement qui a vocation à fédérer le réseau des professionnels et collectivités engagés dans la transition energétique, mais aussi d’échanger sur les bonnes pratiques en la matière.
Et des bonnes pratiques ou des projets innovants mis en place sur ce territoire landais, les participants ont pu en observer dès le premier jour des Rencontres à travers l’organisation de nombreuses visites de sites. Au programme par exemple, le chauffage collectif de la commune de Mézos, alimenté par une chaufferie centrale au bois déchiqueté issu de la forêt communale; la micro centrale hydro-électrique de Pontenx-les-Forges, ou encore l’exemple de la société FP Bois qui, dans son process de fabrication de ses parquets et lambris, utilise la vapeur et l’énergie d’une chaudière nourrie par les propres déchets bio masse de l’entreprise.

La transition énergétique créatrice de richessesAutant d’exemples très concrets qui ont succédé à la tenue d’une assemblée plénière riche d’autres expériences, nationales et européennes. Pour le SIPHEM (Syndicat mixte inter-territorial du Pays Entre-Deux-Mers), Michel Feyrit, son Président a développé les stratégies et les ambitions de la structure visant d’une part à à une maîtrise forte de la facture énergétique par habitat, mais aussi au développement de politiques énergétiques favorisant la mise en place de réseaux de chaleur et chaufferies à bois idéalement alimentées par une filière locale d’approvisionnement en bois énergie.
Les témoignages nationaux ont également donné lieu à la présentation de Biovallée, un projet d’aménagement et de développement d’un territoire rural de référence en matière de développement durable, visant à devenir territoire à énergie positive en 2040. Un véritable « récit de la transition » raconté par Jean-Marc Bouvier, vice-Président de la CC du Val de Drôme en charge de l’énergie, à l’initiative de ce projet, qui démontre qu’au delà de la facture énergétique qui augmente ou de l’impact environnemental, la transition énergétique, si elle se fait au niveau local, peut être source non seulement d’économies (en effet, la facture énergétique généralement quitte le territoire), mais mieux, de création de richesses. Un argument pour le moins mobilisateur auprès des responsables politiques n’ayant pas encore osé franchir le pas.

« Rien n’est impossible »Mais cette première journée, a également donné lieu au voyage. En Allemagne d’abord, avec la présence d’un maire d’une bourgade allemande (Flecken Steyerberg) qui du haut de ses 5250 habitants, couvre, entre éolien et photovoltaïque, 21 fois le besoin en électricité de ses habitants, mais qui nourrit encore un grand projet de réseau de chaleur colectif à partir de la chaleur perdue d’une usine située à proximité. Autre voyage aux Canaries où du fait de la situation insulaire, doublée d’un paysage particulièrement protégé, les collectivités et spécialistes sont poussées à une innovation forte pour parvenir à l’indépendance aux énergies renouvelables.
Autant d’interventions qui mettent en exergue, le rôle fort des territoires et du niveau local, voire des citoyens eux-même dans l’exemple allemand, dans l’impulsion du changement et de la transition énergétiques. Pour autant, pas de naïveté. tous les intervenants ont souligné les difficultés de ces démarches. Des difficultés de tout ordre: souvent techniques, mais aussi budgétaires, administratives, sociétales parfois… Beaucoup le répètent, mettre fin à la dépendance énergétique, va être «long et difficile», pourtant les choses peu à peu avancent, et la mise en réseau en France, en Europe et même au niveau international de ces collectivités visant au 100% ENR, en sont l’étendard.
Mais les choses ne se font pas en vain, pour preuve, quelques chiffres cités par Alain Rousset en clôture de la journée : l’Aquitaine a diminué ses émissions de gaz à effet de serre de 16% en 10 ans (9% au niveau national), un résultat qui vient particulièrement des efforts de l’industrie  et de l’agriculture précise-t-il. Autre chiffre livré par le président de la région, «ces 3 ou 4 dernières années, l’Aquitaine a multiplié par 10 la production des énergies renouvelables». Même s’il faut admettre que la Région, à l’image de la France, partait certainement de bas, la progression démontre que le mouvement s’accélère et, pour reprendre les termes de différents intervenants, que «rien n’est impossible».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Landes
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles