Maçon, végétalien, poète et copain de Bourdieu : Pierre Labarrère, le vétéran d’Asphodèle


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/12/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Un sacré bonhomme, en fait. «  Je suis végétalien. Cela fait plus de 36 ans que je n’ai plus mangé de viande, de poisson, de beurre ou de fromage. Grâce à ça, je lis encore sans lunettes et j’ai gardé une voix jeune » assure-t-il. Avant de se lever comme un diable de son fauteuil, et d’attaquer une chanson avec une puissance de stentor. Ce qui ne l’empêche pas d’énumérer, dans la foulée,  la liste des ingrédients qui « n’empoisonnent pas la maison » , et  entrent dans la composition des peintures ou autres produits qu’il propose à la vente. On y trouve de l’huile de bois, du ricin, du carthame, de l’essence d’écorce d’agrume, et l’on en passe.

« La santé n’a pas de prix »L’homme est convaincu du bien-fondé de son discours.  Artisan du bâtiment, il indique  avoir construit  une cinquantaine de maisons dans la région paloise. « Sans parler des restaurations de demeures anciennes ».

C’est vrai que le bio ou l’écologique a un prix, reconnait-il. « Mais la santé, elle n’en a pas. Et c’est notre bien le plus précieux ». Quant  à la qualité des matériaux qu’il a employés au cours de sa carrière, il n’en rougit pas. « A Pau, j’ai par exemple refait en 1973  la façade de la villa Lawrance. Le crépi est encore impeccable » constate l’ancien maçon, qui a aussi fait partie des pionniers du photovoltaïque, et qui récupère l’eau de pluie de ses gouttières pour ne rien laisser se perdre.

Des octosyllabes au bandonéonVoilà pour l’exposant. Reste, derrière le discours, la rencontre avec un personnage dont la vie est faite de passions et d’une kyrielle d’anecdotes.  Pour parler d’une « vie de galère »  par exemple, et d’une profession « qui a été classée au quatrième rang de la pénibilité derrière les métiers de mineur de fond, de marin-pêcheur et d’ouvrier sidérurgiste ». Quitte à provoquer les foudres de ceux qui rappellent qu’aujourd’hui, les choses ont bien changé sur les chantiers.

L’œil brillant, Pierre Labarrère évoque également l’amour qu’il a de la poésie satirique et des octosyllabes. Mais surtout, celui de la musique d’orchestre, qu’il exprime via la clarinette, le saxo ou le bandonéon.  « J’ai joué au mariage de Jean-Michel Larqué » dit-il, comme un ancien combattant exhiberait une médaille.  Béarnais d’origine, l’ex-footballeur devenu célébrissime chroniqueur sportif, est né à Bizanos. Plus modestement, Pierre Labarrère se produit maintenant avec des copains accordéonistes devant les gamins de la crèche, et les résidents de la maison de retraite de Jurançon. Mais, que voulez-vous ? Il a ça dans le sang.

L’ami de LasseubeQuant à son enfance, passée au sein d’une famille très modeste où, déjà, on mangeait les légumes du jardin cultivés sans engrais chimiques, elle a été marquée par le visage du sociologue Pierre Bourdieu. « Nous étions nés en 30 tous les deux. Quand j’étais gamin, je m’amusais avec lui, à Lasseube. Je l’ai beaucoup regretté. C’était un charmant copain. Simple, gentil et généreux. Lorsque je l’ai  revu, plus tard, il n’avait pas changé ».

Le programme du salon Asphodèle : http://www.salon-asphodele.com

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