Mise en lumière de l’autoconsommation solaire photovoltaïque par Pascal Latorre


Lucy Moreau
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/06/2014 PAR Lucy Moreau

C’est ainsi que s’est tenu ce mercredi 11 juin 2014 au centre Condorcet de Pessac, une rencontre réunissant divers acteurs de ces projets d’autoconsommation. Parmi eux, Pascal Latorre, chargé de mission au service climat énergie du conseil régional, en charge des dossiers énergies renouvelables, et plus précisément du solaire photovoltaïque, solaire thermique, énergies marines et éoliennes. 

@qui! : Comment définissez-vous ce terme d’autoconsommation ?
Pascal Latorre :
Pour faire simple, l’autoconsommation c’est la part d’énergie produite qu’on utilise à usage personnel ou interne. Si on produit 100%, on peut consommer 100%. C’est cette part d’énergie que l’on produit et qui est dédiée à des besoins propres de l’activité dans le domaine du bâtiment par exemple, à celle d’un ménage.

@! : Cette année, la région Aquitaine a lancé un appel à projet photovoltaïque en autoconsommation électrique dans le cadre du Défi Aquitaine Climat… Quelles en sont les motivations ?
PL :
Il y a eu plusieurs motivations…Au sens large, la région a une forte compétence en développement économique, et donc il y a la volonté de soutenir les entreprises locales et quelle que soit leur activité.. Deuxième point, on a une action sur les énergies renouvelables, et donc on fait en sorte que ces actions profitent aux entreprises régionales. Le cadre particulier, c’est qu’il y a eu en décembre 2010 un moratoire sur le photovoltaïque, qui a malheureusement mis à mal la filière et ceci a fortement impacté les acteurs économiques locaux. On a donc essayé de trouver des stratégies de développement et de soutien aux énergies renouvelables, particulièrement le secteur solaire pour, à la fois maintenir les investissements et aussi offrir des marchés à nos acteurs locaux. L’idée d’un appel à projet permet de relancer cette filière locale sur un nouveau concept, l’autoconsommation. On a été la première région de France à lancer cet appel à projet et ensuite d’autres régions ont suivi. Je dirai qu’on a mis un coup de pied dans la fourmilière des institutions qui tournaient autour du sujet, puisque la DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat) s’ en est emparée à son tour…

@! : Concrètement, comment répondre à cet appel à projet et quels sont les critères de sélection ?
PL :
C’est en allant sur le site du conseil régional dans la rubrique des « aides », que vous pourrez télécharger le document de l’appel à projet ainsi que les annexes à remplir pour permettre de mieux cadrer l’appel à projet. Celui-ci est destiné principalement aux collectivités, entreprises et bailleurs sociaux. Le spectre de la puissance installée va de 10 kilowatt crête à 500 kilowatt crête. On demande un niveau de consommation d’énergie produite à hauteur de 75%, ce qui aujourd’hui est facilement atteignable puisqu’on a des 100% dans certains cas.

@! : L’Aquitaine étant une région assez humide, et le photovoltaïque fonctionnant à l’énergie solaire, celui-ci est-il vraiment une solution efficace en ces territoires ?
PL :
Le photovoltaïque fonctionne au rayonnement, donc se moque totalement de la pluviométrie. Il existe plusieurs technologies amorphes avec des rendements plutôt faibles mais par contre qui sont très adaptés sur des ciels nébuleux, comme on a en Aquitaine. Par contre des technologies au rendement bien supérieur comme les monocristallins ou polycristallins qui ont plutôt besoin de ciel clair ne sont pas forcément adaptées à l’Aquitaine. Cependant, il n’y a pas trop de règles non plus en la matière. Dès lors qu’il y a de la luminosité, les développeurs savent très bien faire les choix sur les différents matériels en fonction  des disponibilités de toiture ou d’environnement.

@! : En termes de chiffre, combien représente l’autoconsommation en Aquitaine ?
PL :
Aujourd’hui l’autoconsommation représenterait un taux de couverture de 20 à 30% des besoins énergétiques journaliers, alors que les consommations de nuit ne sont pas couvertes avec le photovoltaïque… Donc on arriverait à avoir un taux de couverture moyen dans les entreprises voir même chez les particuliers entre 20 et 30% assez facilement dès lors qu’on maîtrise l’énergie…Et ça c’est un gain sur la facture énergétique. Les associations comme le SER (Syndicat des énergies renouvelables)  ou ENERPLAN (syndicat des professionnels de l’énergie solaire) avancent le chiffre au niveau national de 5 à 6% d’effacement énergétique, c’est à dire la part qui serait absorbée par le photovoltaïque et donc qu’éviterait de fournir le réseau traditionnel.

@! : Le paquet énergie climat prévoit de porter en 2020 à 23% en France la part des énergies renouvelables…Cet objectif sera-t-il atteint à la région ?
PL :
Ces valeurs dans le cadre du schéma régional climat air et énergie ont été portées à 30% en Aquitaine. Ceci prend en compte le bois énergie, l’éolien, la géothermie, l’utilisation du bio gaz, le solaire thermique et photovoltaïque…Toutes ces productions devraient fournir, en 2020, 30% des besoins en Aquitaine. Actuellement nous sommes à 16%. Ce chiffre ne sera atteignable que si l’on réduit la part des énergies fossiles, donc on ne peut pas dissocier la maîtrise des énergies de la production des énergies renouvelables. Il ne faut pas retomber dans la corrélation que l’on faisait lors des trente glorieuses entre les besoins énergétiques et la progression du PIB. Aujourd’hui, ce volet doit être cassé en réduisant la consommation intrinsèque des utilisateurs pour réduire les consommations énergétiques qu’elles soient électriques, gazières ou pétrolières. Dans cette configuration, naturellement la part des énergies renouvelables croîtra tandis que la part de la consommation baissera.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles