Chercheur à l’école Normale supérieure où il fut d’abord élève dès 1976, Hervé Le Treut est professeur à l’École polytechnique, membre de l’académie des sciences et dirige l’Institut Pierre-Simon- Laplace, fédération de six laboratoires de recherche impliqués dans les sciences de la planète et de l’environnement, à Paris. Physicien et mathématicien, il s’est spécialisé en physique de l’environnement pour devenir géophysicien et étudier les enveloppes fluides de la Terre (atmosphère et hydrosphère), une définition plus précise de sa qualité de climatologue, tel qu’on le qualifie. Spécialiste de la modélisation du climat, il a participé aux rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Chaud devant
La recherche nous a révélé l’immense complexité de la machine climatique et la difficulté à prédire son évolution. Quelle sera l’élévation duniveau de la mer en 2100 ? La pression sur les milieux littoraux ?L’étendue de la désertification ? L’évolution des glaciers ? Impossiblede le quantifier. En revanche, il est démontré que nos émissions de gaz à effet de serre sontresponsables du changement climatique; que celui-ci est d’ores et déjàirréversible et qu’il affectera tous les milieux naturels; qu’unréchauffement supérieur à 2°C rendra l’évolution du climatincontrôlable.
Hervé Le Treut est l’une des figures de l’appel à la vigilance lancé dans les années 1980. Un lanceur d’alerte qui dresse le tableau des actions à mener après avoir centré son propos sur l’historique des phénomènes observés : réduiredrastiquement les émissions de gaz à effet de serre, mettre en place despolitiques d’économie d’énergie, limiter la consommation d’énergiefossile, développer les énergies alternatives, capter et stocker le CO2 des centrales thermiques… Il ne reste que quelques décennies pour diminuer l’ampleur des modifications en cours et nous préparer àaffronter les nouvelles inégalités qui en découleront.