Où sont passées les hirondelles ?


LPO
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2018 PAR Nicolas Laplume

C’est un triste bilan que vient de dresser le groupe Nichoirs sur le déclin des hirondelles dans notre territoire. Si l’hirondelle de fenêtre a bénéficié des efforts de nidification ces dernières années avec un niveau d’effectif stable, on ne peut pas en dire autant de l’hirondelle rustique. En effet, le taux d’occupation des nids en 2017 est tombé à 18%, avec une mortalité importante des oisillons au nid, tirant la sonnette d’alarme de la LPO Aquitaine. La Ligue de protection des oiseaux suit depuis douze ans plus de 2 010 nids répartis sur 707 sites différents de la région. C’est une lutte au quotidien qu’elle mène pour empêcher la disparition de ces oiseaux migrateurs, importants pour la biodiversité, en Gironde et bien au-delà. 121 nids suivis qui ont été détruits en Gironde ont pu bénéficier d’une compensation par les bénévoles, notamment grâce à l’installation de nombreux nichoirs. Mais 381 nids détruits n’ont bénéficié d’aucun remplacement. Au total ce sont 502 nids qui ont été détruits, expliquant en grande partie la réduction du nombre d’hirondelles sur le territoire.

Moins de lieux propices à la nidification

D’abord, la raréfaction des nids s’explique par l’évolution moderne des habitations et les travaux d’urbanisations, moins propices pour la fabrication de nids de boue. Les travaux de peinture ou de ravalement des façades empêchent les hirondelles de fenêtre de s’installer sous les toits. Les hirondelles rustiques elles, aiment s’installer dans les granges, les garages ou étables. Mais ces bâtiments se font de plus en plus rares et sont parfois condamnés par les propriétaires. Surtout, c’est la destruction volontaire de nids qui est pointée du doigt par la LPO. Cette destruction est pourtant sanctionnée par la loi du 10 juillet 1976 du Code de l’environnement. L’utilisation de pesticides contaminants leur nourriture et la suppression des haies sur les parcelles agricoles (véritable source d’insectes et de nourriture) viennent s’ajouter à la liste des effets négatifs au développement des hirondelles.

  Hirondelle

Agir contre leur disparition

Alors, le groupe Nichoirs de la LPO tente d’agir, notamment en renforçant la surveillance de ses nids et en mettant en place des actions de sensibilisation du grand public. Des bénévoles et des salariés se relaient dans les écoles pour informer et éduquer les plus jeunes au maintien de cette espèce protégée. Rappelons que les hirondelles sont notamment très utiles pour réguler le flux de moustiques. Elles en consomment une grande quantité, ce qui réduit la prolifération.  Lors de travaux de construction ou de rénovation de bâtiments, la LPO propose de se rendre sur place pour conseiller les constructeurs et favoriser l’intégration de nichoirs aux nouveaux édifices. Installer des points d’eaux, des nichoirs artificiels dans les arbres ou limiter l’utilisation de pesticides font aussi parti des recommandations de la LPO. Enfin, certains parcs de la région sont classés « refuges LPO », pour protéger la biodiversité de proximité. C’est en misant sur la sensibilisation de la population et en compensant la destruction des nids que le groupe Nichoirs mène sa bataille pour contrer le déclin des hirondelles.

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