Passé, présent et futur du nucléaire, vus par Fabrice Piquemal, directeur de recherche au CNRS


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/03/2013 PAR Laura Jarry

Tour d’horizon de l’énergie nucléaire mondiale et française.Fabrice Piquemal commence sa conférence par un chiffre : 6% de l’énergie mondiale vient du nucléaire. Il s’est ensuite attelé à dresser un tableau mondial du nucléaire.
On compte 437 réacteurs en marche dans le monde (principalement en Europe, Amérique du Nord et au Japon), dont 58 en France, et 68 en construction (Chine, Russie et Inde en premières lignes). Il note des avantages à cette source d’énergie : sa compacité, sa faible émission en CO2, son coût modéré (par rapport au coût de l’infrastructure) ou la possibilité d’une grande réserve. Ainsi que des problèmes : la nécessité d’une technologie très pointue, des risques d’accidents, de prolifération nucléaire, le nombre important de déchets nucléaires ou encore des réserves d’uranium mal réparties (impliquant ici des questions d’ordre géopolitique).

Des accidents nucléaires à ne plus reproduire.Le premier incident nucléaire date de 1979, à la centrale de Three Miles Islands ; le second concerne bien entendu le réacteur RMBK de Tchernobyl en 1986 où « suite à un exercice programmé pour étudier le refroidissement du réacteur en cas de perte d’électricité », 3 à 4% du combustible sera envoyé dans l’atmosphère.
Pour Fukushima, il exprime le cas d’un « accident lent » : après les séisme et tsunami, l’enjeu était « de maintenir le combustible dans l’eau », mais la température continuant d’augmenter, il y a eu « un relâchement volontaire de radioactivité dans l’atmosphère pour éviter l’explosion du cœur du réacteur », suivi de l’utilisation d’eau de mer pour le refroidir : « c’est signe que la situation est hors de contrôle ». Résultat aujourd’hui : même à 30 kilomètres de la zone, on dénombre 18 mSv (millisievert, unité pour évaluer l’impact des rayonnements sur l’homme), contre généralement une dose annuelle de 2,4 mSv.

Les défis à venir des énergies renouvelables.Pour le directeur de recherche, l’énergie solaire pourrait permettre d’obtenir 900 fois la quantité d’énergie consommée : « plus facile à dire qu’à faire ». La biomasse en grande production ? L’impact de la géothermie sur l’environnement ? Des interrogations nécessaires selon Piquemal, qui ne s’inquiète pas seulement du coût de production, mais aussi de stockage et distribution : ainsi, même si 1 kg d’hydrogène produirait 3 fois plus de puissance que 1 kg d’essence, il serait plus difficile à conserver.
Pour autant, il reconnaît l’obligation de « faire avec un peu de nucléaire », avec de nouvelles centrales, de troisième génération comme l’EPR, ou de quatrième génération. Pour autant, selon Fabrice Piquemal, il est important de poser « des conditions si on continue le nucléaire », comme la mise en place d’une Autorité de sûreté nucléaire mondiale.

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