Pétrole vert: bon ou mauvais choix?


C'est tout ce qu'il y a de plus Gaulois. Pendant que des milliers de voiture roulent au bioéthanol au Brésil et aux Etats-Unis, et même en Suède, on discute en France autour du bilan énergétique des carburants verts.

Prolea
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/01/2007 PAR Gilbert Garrouty

L’UFC-Que Choisir qui s’inquiète du coût de la défiscalisation (indispensable à la compétivité des biocarburants face au pétrole) conseille d’acheter l’éthanol au Brésil, lequel l’obtient à partir d’une matière première au très fort rendement énergétique, la canne à sucre. Mais pour qui s’inquiète d’indépendance énergétique et alimentaire, d’un pays ainsi que de son activité économique, il est peut-être d’autres choix possibles. D’autant que les résultats d’études sont loin d’être tous négatifs. Les plus positifs nous viennent du travail du cabinet Pricewaterhouse effectué pour le compte de l’ADEME et de la DIREM. L’étude souligne « le bon positionnement de la filière bioéthanol par rapport aux carburants fossiles ». Selon elle, l’indice de rendement énergétique -rapport énergie restituée/énergie non renouvelable mobilisée-pour les filières éthanol blé et betterave est de 2 à comparer à celui de la filière essence qui est 0,87. Avec les produits issus de raffineries que sont l’ETBE de blé et betterave l’indice tombe à 1 et avec le MTBE à 0,76. En revanche l’étude ADEME note le très bon positionnement de la filière huile végétale: indices 4,7 pour l’huile de colza, 5,5 pour l’huile de tournesol, mais 3 pour l’EMHV, à comparer au rendement du gazole qui est de 0,9. Le réseau Action Climat France, comme une étude effectuée en Normandie par Patrick Sadones (INA PG) pour le compte d’EDEN (Energie Durable en Normandie) contestent cependant les méthodes de calcul, et donc les résultats de cette étude au niveau de la prise en compte des co-produits (les bilans intègrent la valorisation des tourteaux et autres sous-produits). On remarque aussi que, dans cette étude, le maïs affiche les plus mauvais résultats en matière de coût énergétique et de bilan net, compte tenu de l’utilisation en alimentation animale. Il est sage en réalité de se référer à une analyse de l’INRA de 2006 qui considère que » le bilan énergétique des biocarburants est positif, c’est-à-dire que ceux-ci fournissent plus d’équivalents pétrole qu’ils en consomment tout au long de la chaîne de production ». »Cependant, ajoute l’INRA, les économies de pétrole réalisées (entre 1,5 et 2,5 Mtep) dans le scénario 2010 sont modestes par rapport à la consommation totale de pétrole de la France qui était de 92, 8 Mtep en 2004″. En outre l’INRA estime qu’il existe au plan agricole un risque de concurrence entre production énergétique et production alimentaire. « Dans l’objectif 2010, les surfaces de colza dédiées aux biocarburants devront être multipliées au moins par 6 ». L’INRA souligne enfin que les biocarburants ne sont rentables face au pétrole que si celui-ci a un cours très élevé, au moins 70-80 dollars le baril »….

G.G.

Notre photo: Dominique Bussereau, ici à Saipol, y croit (Ph. Prolea)

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