Pollution de la Garonne : 30 000 euros d’amendes requises par le procureur


F. Clerc
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2014 PAR Nicolas César

« Le procureur a soutenu nos demandes, qui consistent avant tout à reconnaître la culpabilité pénale des Docks de pétroles ‘Ambès dans cette pollution », se satisfait Me Pierre Landete, l’avocat de la mairie de Macau, dans le Médoc, touché également par cette pollution. Lors du procès aujourd’hui, le conseil bordelais a rappelé aux magistrats que « c’était la plus grande pollution en mer intérieure en France ». Il faut se souvenir, que la nappe de pétrole suite à l’incident s’étendait sur 14 kilomètres de long et 30 mètres de large. Au total, 40 km de berges au coeur de la presqu’île d’Ambès, dans une zone classée Natura 2000 avaient été pollués. Et, « en 2007, nous sommes passés tout près d’une catastrophe sur ce site classé Seveso 2, aux portes de Bordeaux, car ce jour-là, la marée était de faible coefficient et descendante, ce qui a permis de pomper une grande partie du produit », a insisté, pour sa part, Me François Ruffié, l’avocat de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), de France nature environnement (FNE), de l’Association pour la protection des animaux sauvages et de la Fédération des associations de protection de la nature de la région Aquitaine, qui se sont constituées parties civiles. 

Ce procès visait à établir ou non la responsabilité des Docks de pétroles d’Ambès dans cet incident. Y-a-t-il eu une négligence ? La veille de l’incident, une légère fuite de pétrole avait été détectée sur la cuve à 17 heures. L’exploitant avait repoussé au lendemain la vidange vers un autre bac. Pour tenter de limiter la fuite, de l’eau avait été introduite en fond de cuve. « Le simple bon sens était la vidange, mais la société a privilégié la rentabilité au préjudice de notre richesse qu’est l’environnement », a dénoncé Me François Ruffié. Me Jean-François Denis du prestigieux cabinet d’affaires parisien, Gide, qui défend les Docks des pétroles d’Ambès, a contesté toute négligence, en martelant que toutes les procédures de sécurité ont été respectées. Le conseil a argué que le processus d’effondrement de la cuve, dû à de la corrosion et des cavités sous le sol, était inéluctable et que son client a agi en fonction des connaissances qui étaient les siennes. En effet, la cuve, construite en 1958, avait été contrôlée en 2006. Une corrosion en fond de bac et des pertes d’épaisseur atteignant 80 % avaient été constatées. Des réparations avaient été réalisées, puis vérifiées. Le procureur a requis 30 000 euros d’amendes contre les Docks de pétroles d’Ambès et 5 000 euros à l’encontre de son ancien directeur. « Compte tenu de la gestion de cet incident, ce procès était l’occasion d’alerter nos élus et la population bordelaise, sur le fait qu’un drame écologique peut à nouveau survenir aux portes de Bordeaux, et menacé les rivages girondins et charentais de l’estuaire de la Garonne et derrière un écosystème considérable, celui de l’agriculture et de la viticulture », nous a précisé Me Pierre Landete à la sortie du tribunal. A l’issue de six heures d’audience, les juges ont mis leur décision en délibéré au 17 novembre.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles