Pour Emmanuelle Wargon, « il n’est pas possible d’exclure l’éolien en Dordogne »


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/10/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

 Village de Faux, au sud de Bergerac, une commune d’un peu plus de 600 habitants. Particularité l’équipe municipale a racheté en 2013 un site de quarantaine d’hectares où il existait un ball trap et un circuit automobile, tous deux fermés depuis plusieurs années. Après avoir entrepris la dépollution du site, est né le projet d’un parc photovolaïque de 16,5 hectares. Mis en service début 2017, la centrale alimente aujourd’hui près de 5000 foyers et surtout comme l’explique le maire Alain Legal: « Elle permet au village de dégager 100 000 euros de revenu annuel en taxes et loyers, soit environ un tiers du budget communal ». Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à la transition écologique a donc débuté sa visite en Dordogne, par ce parc photovoltaïque où la biodiversité a aussi été préservée, avec notamment la présence d’une espèce rare de papillon. Le maire Alain Legal voudrait créer une maison de la biodiversité sur ce site de 40 hectares, qui est traversé par des chemins de randonnée et faire venir des groupes scolaires ou de randonneurs. La visite de la secrétaire d’Etat s’est poursuivie par un débat citoyen organisé dans  la salle des fêtes du village avec une quarantaine de personnes, des agriculteurs, des représentants d’associations opposés à l’éolien en Dordogne, des élus. Le thème, » énergies renouvelables, éolien, méthanisation, solaire, discutons en. »  Et le message de la secrétaire d’Etat à la transition énergétique est plutôt clair : Nous avons besoin de toutes les énergies renouvelables. Elle a entendu les arguments de la majeure partie des associations opposées en Dordogne à la construction d’éoliennes : ils sont nombreux, destruction des paysages, manque de vent, nuisances sonores. Beaucoup de représentants associatifs avaient fait le déplacement du Nord de la Dordogne.

La Dordogne, en retard en termes d’énergies renouvelables

La secrétaire d'état a participé à un débat citoyen sur les énergies renouvelables

Le département de la Dordogne est réputé être en retard en matière d’énergies renouvelables : environ 5 % de l’énergie produite localement est verte. Et sans surprise, la filière bois est largement majoritaire, principalement utilisée pour le chauffage, la méthanisation par exemple ne représente que 1,2 %. 

« Aujourd’hui un projet a obtenu son autorisation préfectorale. « Nous avons besoin de toutes les énergies renouvelables, y-compris l’éolien leur a répondu Emmanuelle Wargon, pour réduire la part de nucléaire et abandonner les dernières centrales à charbon. »Il n’est pas question d’exclure la construction d’éoliennes en Dordogne. Il y a des exemples de projets avec l’implication de citoyens en Nouvelle-Aquitaine. Il faut peut être davantage expliquer ces projets sur le terrain beaucoup plus en amont en organisant des rencontres. » 
Jules Charmoy, agriculteur à saint Aquilin, qui a construit sur son exploitation un méthaniseur, en service depuis quelques mois,   voit actuellement le permis de construire délivré par la préfecture mis en cause par une association d’opposants. Il souhaiterait que les  travaux ayant obtenu l’ensemble des autorisations légales et réglementaires de la part de l’Etat ne puissent être arrêtés et démolis suite à des recours postérieurs, que ce type de projet soit sécurisé sur le plan juridique. Emmanuelle Wargon a aussi été interpellée par le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Philippe Granger, favorable au photovoltaïque sur des terres polluées ou improductives, mais qui dit non au développement du photovoltaïque au sol sur les bonnes terres agricoles ; « le photovoltaïque a effectivement vocation à être installé sur des friches au sol, ou sur des toitures, mais il faut protéger les terres agricoles et naturelles » lui a répondu Emmanuelle Wargon.

Transition écologique en Bergeracois

Autour de la démonstration du robot enjambeur dans les vignes de Monbazillac
Dans l’après midi, la secrétaire d’état s’est ensuite rendue à Monbazillac, pour signer le Contrat de transition écologique du Bergeracois. Elle a pu rencontrer les acteurs du contrat de transition écologique en bergeracois avant sa signature. Ce contrat permet d’accompagner et de soutenir la transformation écologique des territoires. Il s’agit d’une co-construction avec les territoires d’une transition écologique génératrice d’activités économiques et d’opportunités sociales. Les projets sont concrets, au service du quotidien des habitants et des salariés, en participant à l’évolution des collectivités locales, des associations et des entreprises. Citons quelques actions : les vignerons de la cave de Monbazillac ont investi pour chercher d’autres solutions que le désherbage et l’épamprage chimique : ils expérimentent le robot enjambeur, surnommé Ted qui permet de réaliser le travail sous le rang afin de favoriser la transition environnementale du vignoble. Autre exemple, un collectif citoyen de Bergerac est en train de créer une série de 13 cartes postales illustrées par un « bon geste à faire pour ma planète ». Exemple, aujourd’hui, « je prends mon vélo pour faire mon marché » ou encore « aujourd’hui j’achète en vrac ».
La tournée de trois jours en Nouvelle-Aquitaine de la secrétaire d’état, s’est poursuivie vendredi après midi, par la visite d’une exploitation viticole à Saint Avit Saint Nazaire, en Gironde, actuellement en cours de conversion en agriculture biologique. La Ministre devait  ensuite se rendre sur le chantier de rénovation énergétique de la résidence Les Eglantines.

 
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