Continuer à agir pour les pollinisateurs en Nouvelle-Aquitaine et accompagner


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/09/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Les pollinisateurs et la pollinisation jouent un rôle fondamental, avec une contribution écologique et économique indispensable à la nature et à l’homme. Près de 90% des plantes sauvages à fleurs ont besoin de la pollinisation animale pour leur reproduction, de même que 75% des cultures vivrières. Parmi les pollinisateurs, le rôle des insectes est déterminant et pourtant les populations continuent de diminuer de façon alarmante. Face à cette urgence, la Région Nouvelle-Aquitaine a lancé le Plan Pollinisateurs en 2017.
Deux ans après le lancement du plan, le Conseil régional et l’Agence de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine se sont associées pour organiser une journée, tournée sous le signe de l’action. Celle-ci a eu lieu à Angoulême le lundi 23 septembre et a réuni des représentants des collectivités territoriales, des associations, des syndicats mixtes, des experts et chercheurs. L’objectif était de réaliser un premier bilan des projets qui ont été mis en œuvre dans le cadre du plan et de faire un état des lieux des connaissances. « En 2012, il y avait 3444 données d’abeilles en Aquitaine avec la diversité connue sur les cinq départements. Il y a eu des évolutions notables depuis, car des études spécifiques sur certaines réserves naturelles ont été réalisées. Aujourd’hui, nous avons quelque 10 000 données disponibles pour la Nouvelle-Aquitaine, pour les 5 ou 600 espèces présentes, c’est peu. On a des départements où on a peu de connaissances, malgré des travaux récents sur le Parc naturel régional Périgord Limousin », précise Laurent Chabrol du Conservatoire botanique national – Massif Central. 

40 opérations soutenues
« Ce plan d’action, lancé en juin 2017 s’articule autour de quatre grands axes : améliorer les connaissances, maintenir le service pollinisation, transférer les connaissances, et construire l’exemplarité régionale. Il comprend neuf objectifs et dix-sept actions. On a aujourd’hui un certain nombre d’appels à projets qui ont été lancés et certains ont été retenus pour être accompagnés, financièrement. On travaille en transversalité avec d’autres directions régionales Agriculture, recherche, explique Christelle Bouchard de la Région.
Un premier bilan fait apparaître qu’entre novembre 2017 et juillet 2019, 40 opérations sont soutenues, principalement au titre des « pollinisateurs et continuité écologique » et des projets portés par les Parcs. « En terme de bénéficiaires, on s’intéresse aux collectivités, aux associations, aux syndicats, aux organismes de recherche. Les 40 opérations représentent un millieu d’euros d’aides régionales. Pour la majorité, il s’agit de projets mixtes : la moitié porte sur l’implantation sur la restauration de milieux, implantation de haies, mais parallèlement, les opérateurs mènent des actions de formations, de sensibilisation des acteurs. Au final, les opérations répondent à plusieurs objectifs, »  précise Christelle Brochard. La priorité est donnée aux projets ancrés sur le territoire. « Depuis l’année dernière, nous travaillons avec la Région sur cette thèmatique. Le premier volet consiste à la mise à disposition de ressources sur la pollinisation, nous avons créé un site ressources en commun, ce qui contribue au partage des connaissances, » intervient Baptiste Regnery de l’agence régionale pour la biodiversité.
Ce site internet permet entre autres de localiser plusieurs initiatives sur le territoire. L’Agence intervient aussi sur l’animation de conférences, de journées comme celle d’Angoulême et la mise en réseau des acteurs. Des rendez-vous de la biodiversité  sur ce thème devraient être organisés l’an prochain, dans les territoires. Le dernier volet des missions de l’Agence, qui doit être développé à l’avenir, est l’accompagnement des acteurs et des porteurs de projets

Des retours d’expériences

Parmi les actions retenues, l’agglomération paloise  (31 communes) a fait le choix de s’inscrire dans l’appel à projet « pollinisateurs » afin de définir une trame verte « jardins et parcs » permettant d’orienter et d’argumenter les choix de gestion des espaces verts identifiés ( gestion différenciée) et de développer les surfaces enherbées au sein des zones de ruptures dans la zone urbaine.
Dans ce cadre, plusieurs actions ont été mises en place : définitions et cartographie de la trame écologique « pollinisateurs et mise en oeuvre, valorisation des filières de semences locales sur les terres agricoles, accompagnement de la gestion différenciée des espaces verts du territoire vers une labellisation « éco jardin » de plusieurs parcs du territoire, communication et sensibilisation via le développement notamment des sciences participatives. Alexia Quentin, responsable du service espaces naturels et biodiversité de la Communauté d’agglomération de Pau, témoigne : « L enjeu était de faire le pont avec le changement de pratiques sur nos espaces publics. Le projet est mené avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Aquitaine, qui gère le volet scientifique. Une grosse partie du dossier, c’est l’acquisition de connaissances, car en réalité, on en a très peu. On s’est surtout intéressé à la zone urbaine et voir comment par le changement de pratiques des collectivités, les conditions d’accueil des insectes pollinisateurs peuvent être améliorées. » 

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