Projet d’éolien offshore au lage d’Oléron : bientôt des études d’impact


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/03/2017 PAR Anne-Lise Durif

Ce fut une soirée placée sous le signe de l’ambivalence. D’un côté, Eric Jalon a affirmé vouloir consulter la population d’Oléron et la Presqu’île d’Arvert, concernés au premier chef, mais il a attendu la veille de la concertation publique pour rencontrer la population…. Et annoncer qu’une page internet concernant le projet était disponible jusqu’au 3 mars inclu pour déposer son avis. Les associations environnementales, LPO, Natura 17 et Natvert, qui s’inquiètent de l’implantation d’un parc éolien au cœur d’une zone environnementale classée, n’avaient pas été officiellement conviés au côté d’Eric Jalon et de ses partenaires pour débattre. A leurs représentants assis dans le public, le préfet a néanmoins tendu la main en assurant qu’il était prêt à travailler avec eux durant la période d’études d’impact. Ambivalence également, lorsque Benoît Biteau, visiblement agacé par les questions et les argumentations des associations environnementales à l’issue de la présentation, a fini par lâcher : « Moi aussi, j’aime bien les oiseaux […] mais je préfère qu’on en perde quelques-uns plutôt que de devoir se poser la question de renouveler la centrale du Blayais quand elle arrivera en fin de vie. S’il y a un accident nucléaire demain, nous aurons alors des problèmes bien plus graves. Il y a urgence à développer des alternatives. »

Même si le projet n’est pas acté, l’ouverture officielle de la zone à appel d’offre par Ségolène Royal en novembre dernier semble en faire un plan inéluctable. Il faut dire que du côté économique, les arguments sont de poids : une création de 400 emplois le temps de la construction, d’une centaine in situ pour la gestion du site à terme, des retombées pour les entreprises locales en terme de sous-traitance, pour un parc éolien susceptible de remplacer l’équivalent  d’ 1/16e de la production actuelle de la centrale du Blayais. Sans oublier la taxe sur l’éolien, dont les bénéfices (environ 15 000 € estimés) vont notamment profiter aux communes. Eric Jalon et le préfet de l’Atlantique Daniel Le Diréach ont néanmoins posé une condition : « Le conseil de gestion du Parc naturel marin devra être d’accord avec le projet retenu à l’issu de l’appel d’offre, sinon rien ne se fera ».

La procédure en elle-même va légèrement différer des appels d’offre classiques, puisqu’elle sera « avec dialogue concurrentiel ». Une première phase sera lancée au printemps 2017, avec une sélection des dossiers. Une deuxième phase en été permettra un dialogue avec les candidats présélectionnés. Le lauréat sera connu début 2018. « Mais ça ne veut toujours pas dire que le projet se fera », prévient Eric Jalon, «puisque le porteur de projet devra aussi convaincre le conseil de gestion du Parc naturel marin.» L’appel d’offre sera également reparti en deux lots : un pour l’implantation du parc éolien, et un autre pour le raccordement du parc éolien au transformateur de Préguillac, entre Saintes et Pons. Son tracé n’est pas encore connu, mais le périmètre concerné s’étend de la Seudre au littoral du nord au sud, et de La Tremblade jusqu’au sud de la Saintonge d’ouest en est. 

Arguments économiques contre écologiques

En attendant, les études d’impact et de faisabilité vont être lancées dans les prochaines semaines. Le ministère de l’environnement va confier une étude géophysique des vents et de composition des sols à l’Agence française de l’environnement. Météo France établira également un rapport sur les vents. Le  service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) rendra compte des mesures bathymétriques (profondeurs et reliefs des fonds marins) et de sédimentologie. L’agence nationale la Biodiversité  sera en charge de l’étude de levée des risques environnementaux, c’est-à dire de trouver des solutions pour éviter ou limiter l’impact du projet sur l’environnement. Cette phase devrait durer environ un an, et les comptes-rendus consultables sur le site du Comité régional de l’énergie (CRE). « Et il y aura des consultations complémentaires à mener », annonce déjà Eric Jalon. Concernant l’impact de l’implantation des pieux des éoliennes sur cette zone sismique, aucune étude n’est pour l’instant prévue mais Eric Jalon assure que le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), en charge de la zone, « n’a pas indiqué de contre-indication à la faisabilité du projet ». Les associations environnementales, elles, demandent à ce qu’une étude indépendante soit confiée à l’institut de physique du globe de Paris, estimant que le BRGM n’est « pas compétent sur le sujet ». 

En savoir plus : 

Pour la consultation publique : http://charente-maritime.gouv.fr/

Concernant les arguments des associations environnementales : www.eolien-oleron.natvert.fr

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