Projet Life grande alose : Mogado fournit l’Allemagne


Mogado
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/05/2011 PAR Joël AUBERT

Il y a encore 150 ans, plusieurs centaines de milliers d’aloses étaient chaque année pêchées dans le système rhénan. L’aire de répartition de l’espèce s’est considérablement contractée au cours des 100 dernières années. L’objectif de ce projet euroéen unique, financé à 50% par l’Union Européenne, est de réintroduire la grande alose dans le Rhin. Un projet récompensé au Comité des Régions Européennes dans la catégorie projets marins.

Bruch, camp de base
C’est donc à Bruch, en Lot-et-Garonne, que tout ou presque se prépare. En premier lieu, des études ont permis de comprendre le fonctionnement de la population des aloses. En ayant tenu compte des résultats d’un programme américain sur l’alose savoureuse, le Cemagref (institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement) a mis en place un protocole scientifique dont Migado a eu la charge de le développer à grande échelle. Sur la Garonne et la Dordogne, des sites de piégeage placés sur des barrages EDF ont permis de prélever un nombre restreint de géniteurs qui sont plongés dans des bassins à Bruch. Sans assistance, « seulement stimulés par des hormones pour synchroniser les stades de maturité des poissons », nous explique David Clavé. Au bout d’une vingtaine d’heures seulement une première ponte, la plus abondante, a lieu. Durant les dix jours suivants le cycle naturel reprend ses droits avec une ponte quotidienne mais moindre. Les oeufs sont mis en incubation trois à quatre jours, période suffisante pour voir naître les premiers alevins dans les douze bassins prévus à cet effet, chacun contenant plus de 100 000 individus. Dans ces bassins alimentés par l’eau filtrée du canal tout proche, les alevins n’y restent pas plus de dix jours, c’est à dire avant qu’ils ne soient juvéniles et donc très fragiles. Ils sont alors transportés par la route, de nuit, dans des sacs plastiques remplis d’eau et d’oxygène, direction les landers de Rhénanie, Westphalie et Hesse, région, rappelons-le, jumelée avec l’Aquitaine. Entre 2008 et 2010, ce sont 4,8 millions de larves d’aloses qui ont été lâchées dans le Rhin. Un repeuplement qui permet d’obtenir des géniteurs qui pourront migrer à nouveau dans le Rhin et créer une population saine qui ne nécessitera aucune mesure de repeuplement d’accompagnement. Rien que sur le mois d’avril dernier, 1,2 millions de larves d’aloses ont quitté le Lot-et-Garonne pour l’Allemagne. Cette opération intéresse grandement les Anglais dont une délégation a visité le site de Bruch dans l’optique de la restauration de la grande alose dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Jean-Marc Ramel

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