Pyrénées: Quand l’ours sort de sa tanière


Delphine Devos
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2013 PAR Olivier Darrioumerle

L’hibernation hivernale des ours dans les Pyrénées prend fin. Et gare au petit creux au sortir de la tanière. « L’ours sorti de sa tanière rode sur les zones où il y a une forte concentration d’animaux (sangliers, chevreuils…). Il est à la recherche d’un animal affaibli ou d’un cadavre. Si vous avez la chance de croiser sa voie, il est impératif de suivre sa trace à l’envers afin de ne pas le déranger », prévient le parc national des Pyrénées. 

Cet été, les brebis en estive seront la cible de l’ours. L’éternel débat sur les dégâts de l’ours rappelle que les brebis sont toujours un morceau de choix pour l’ours. Néanmoins, on peut noter qu’en 2012 les dégâts de l’Ours étaient en nette diminution dans les Pyrénées-atlantiques. Néré n’a tué que trois brebis. La raison est simple : il ne reste plus que lui dans le Béarn. Le petit de Néré et Canelle, devenu grand, Canellito a passé toute l’année en Hautes-Pyrénées où les dégâts sont plus importants. 57 brebis et 1 bovin. Le président de l’association Pays-de-l’Ours apporte quelques éléments d’explication.   

« L’Ours, initialement carnivore, s’est adapté aux régions dans lesquels il vit. En Amérique du Nord où le poisson représente une part importante de son régime alimentaire, l’ours peut atteindre le poids de 800 kg. Dans les forêts des Pyrénées, comme dans celles de Slovénie, le régime alimentaire de l’Ours, qui ne pèse que de 100 à 200 kg, est constitué en majeure partie de végétaux. » Mais lorsqu’il peut mettre la patte sur une brebis…

On observe toutefois que Néré, seul Ours dans le Béarn, n’a touché que trois brebis dans l’année. Sur les six dossiers présentés, deux seulement ont été imputés à l’ours Néré qui a coûté 910 euros, soit 303 euros par brebis. « Plus du double de leur valeur » selon Alain Reynes, président de l’association Pays-de-L’Ours, qui souligne la générosité du système d’indemnisation des dégâts en France. Ce dernier explique cette faible prédation par le fait que les troupeaux de brebis dans le Béarn, majoritairement laitières, sont bien protégés, à proximité du berger.

Néré aime aussi la viande

 » Néré est connu pour être un ours discret, mais il aime la viande ; comme tous les ours il est opportuniste. En moyenne un ours tue 10 à 12 brebis par an dans les Pyrénées. Néré n’en a tué que trois car il n’a pas pu accéder aux troupeaux. Dans ce cas il va se rabattre sur tout ce qu’il trouve. Des racines aux charognes, en passant par les fruits secs ou même des fourmis. »

Selon le président de l’association de défense de l’Ours, les troupeaux ne sont pas aussi bien protégés dans les Hautes-Pyrénées où l’ours a particulièrement sévi cette année, tuant près de 60 brebis pour un coût total de 23300 euros. « Dans les Pyrénées centrales les bergers sont moins habitués à l’Ours. Pendant quelques années il avait même disparu. Dans cette partie des Pyrénées c’est la production de viande qui domine. Et contrairement aux bergers béarnais, ils ne rassemblent pas systématiquement leur troupeau. » 

Les dégâts causés par l’Ours ne représentent au final que 0,5 % de la mortalité des brebis dans les Pyrénées, selon l’association qui s’appuie sur un total 50000 brebis mortes par an.  

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