Sécheresse : quelles conséquences pour la région ?

Cette carte réalisée par le Ministère de l’Ecologie est on ne peut plus parlante : sur la soixantaine de départements touchés par les restrictions d’eau, 28 sont en situation de crise et 11 en alerte renforcée. En Aquitaine, la Gironde, La Dordogne et le Lot-et-Garonne font partie des départements les plus affectés par cette sécheresse, principalement due aux fortes chaleurs de ce mois de juillet avec un indice de pluviométrie très déficitaire. « 22 % de ce qui est attendu habituellement » les trois premières semaines du mois, selon la préfecture.
Dans un récent communiqué, elle a ainsi dressé un bilan alarmant : « les débits des grands fleuves résistent encore, mais sont à surveiller. La sécheresse et les fortes chaleurs ont contribué à dégrader la situation critique que connaissaient en début de mois les petits cours d’eau du département ». En Dordogne, il n’a ainsi pas plu depuis fin mai. Le 10 juillet, un arrêté préfectoral y a interdit le pompage dans une vingtaine de cours d’eau.

Restrictions renforcéesEntré en vigueur le 23 juillet dernier, un nouvel arrêté annonce des mesures renforcées concernant la restriction d’eau en Gironde [qui font suites à de précédentes mesures du 9 et 16 juillet, abrogées depuis]. Plutôt drastiques, ces mesures restreignent notamment les prélèvements à usage agricole sur l’Isle et interdisent une utilisation le dimanche. Concernant la Saye, le Marquelot, le Camiac, La Fontasse, le Canaudonne, le Canal des Prés Laborde, le Gestas et la Jalle de Lherneau, l’interdiction intervient aussi pour le samedi. Tous les prélèvements d’eau sur les bassins versants ont été interdits, à l’exception du Ciron, l’Engranne, le canal des étangs entre le Lac de Carcan-Hourtin et le Lac de Lacanau, la Vignague, la Leyre, la Saye, la Fontasse, le Marquelot, leCamiac, le Canaudonne, le Canal des Prés Laborde, la Jalle de Lherneau et le Gestas. Enfin, sur l’ensemble des cours d’eau cités, les manœuvres de vanne et travaux sont également interdits jusqu’à la fin de l’application de ces mesures le 30 septembre prochain, « sauf évolution de la situation, précise la préfecture.

Des conséquences sérieusesNon content de fragiliser les petits cours d’eau, la sécheresse de ce mois de juillet accroît considérablement les risques d’incendie qui se sont multipliés ces derniers jours notamment en Rhône-Alpes, Bourgogne et en Aquitaine [le cas le plus grave actuellement étant bien sûr celui de Saint-Jean d’Illac].
Le département des Landes est logiquement classé au niveau 2 [sur 3] concernant les risques d’incendie. La sécheresse risque en outre d’avoir des répercussions sur la situation des éleveurs, déjà en difficultés. Ceux-ci redoutent la pénurie de fourrage et par conséquent la hausse de leurs charges.
La Gironde a en tout cas tout intérêt à renforcer ses mesures de restriction et de sécurité : avec 45 % de surfaces boisées, le département reste celui où l’on compte le plus de départs de feu en France [150 depuis le début de l’année], devant la Haute-Corse, les Bouches-du-Rhône ou encore le Var.