Sécheresse: Quelques orages et c’est tout…


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2011 PAR Joël AUBERT

Alors que nous ne sommes pas encore en été ( ! ) le gestion de l’eau mobilise  pouvoirs publics et professionnels dans une approche souvent marquée du sceau de la responsabilité partagée. C’est le cas en Lot-et-Garonne où l’observatoire « sécheresse »  qui regroupe Etat, département, collectivités, chambre d’agriculture, syndicats…  s’est réuni pour la troisième fois, le préfet mettant en œuvre, depuis le 7 juin, des mesures d’interdiction des prélèvements agricoles et domestiques dans la partie non réalimentée de la Lède, tout en autorisant, à raison de deux fois vingt quatre heures réparties dans la semaine, l’irrigation au fin de maraîchage,  les pépinières, les cultures sous contrat,  les cultures florales, l’arboriculture fruitière. Parallèlement certaines mesures de restriction étaient renforcées, notamment sur le bassin versant de la Thèze.

Adour Garonne: le rappel de M.Abadie

« Economiser l’eau » : telle doit être la priorité. C’est le rappel impérieux de Marc Abadie, directeur général d’ Adour Garonne dans le bulletin de juin de l’Agence. «  Déjà dans notre bassin note-t-il des efforts importants ont été faits; les actions entreprises auprès des agriculteurs ont permis de réduire les prélèvements de l’agriculture irriguée de 10% ….Le volume d’eau prélevé à Toulouse n’a pas augmenté depuis douze ans alors même que la population a progressé de plus de 15.000 habitants par an. » D’autre part la politique mise en œuvre depuis plusieurs années permet  de déstocker de l’eau à partir de réservoirs hydroélectriques du Bassin. C’est ainsi qu’en partenariat avec les collectivités « l’Agence va mobiliser cette année encore plus de 2,5 millions d’euros pour faire lâcher jusqu’à 60 millions de m3 d’eau dans l’Adour, la Garonne, le Tarn et l’Aveyron en fonction des besoins. Pour le directeur de l’Agence il faut « également constituer des réserves de substitution quand cela est possible et faire évoluer nos modes vie et de production agricole » Le chantier est ouvert et les tensions sont parfois vives avec une agriculture qui se veut de moins en moins dispendieuse et tient à ce qu’on la laisse créer des réserves.

Crédit Mutuel: remboursements de prêts suspendus pour six mois

La réaction du président de la FNSEA, Xavier Beulin, aux annonces faites par Nicolas Sarkozy en Charente ont témoigné de l’impatience de la profession agricole que le seul différé de remboursement des prêts consentis en 2009 ne satisfait pas. Conscients que les attentes des agriculteurs, des éleveurs en premier lieu, n’avaient pas trouvé de réponses suffisantes à travers le plan d’aides annoncé par le gouvernement et, qu’en particulier, les indemnités liées à la mise en route du Fonds National de Garantie des Calamités agricoles ne seraient pas opérationnelles avant le mois de septembre, certains établissements bancaires ne se sont pas contentés d’ouvrir des lignes de trésorerie:  au taux de 1,5% pour les jeunes agriculteurs et de 2% pour les autres. Elles ont décidé de mettre le paquet, sans attendre. Ainsi en est-il du Crédit Mutuel du Sud Ouest  qui dessert Gironde, Dordogne et Charente. Jean-Marc Jay directeur général de la Fédération l’a confirmé, en point d’orgue de la conférence annuelle Agri/Viti (1) qui s’est tenue il y a quelques jours à Artigues Près Bordeaux, à la Maison de la Promotion sociale : « Pour accompagner nos sociétaires dans une conjoncture particulièrement délicate, nous allons proposer aux éleveurs qui en feront la demande, d’ici le 15 juillet, de suspendre le prélèvement de leurs échéances de prêt pour une période de six mois de août 2011 à janvier 2012. » Cet effort  pèsera sur le compte de résultat de 2011 et dans une moindre mesure de 2012,  remarque M. Jay qui précise que «  les prêts éligibles représentent près de 20% de l’encours de crédit à l’agriculture du CMSO ».


1. Point de développement durable sans prendre en compte aujourd’hui la dimension environnementale. Mais faut-il pour autant la subir ? Non, plutôt la considérer comme un levier et s’en servir pour bien produire. Car l’agriculture française qui a prospéré sur le modèle d’une PAC sécurisante est menacée de débordement au sein même de l’Europe. L’Allemagne nous dépasse et elle n’est pas la seule soulignait Vincent Chatelier économiste, ingénieur de recherche à l’INRA de Nantes, venu le dire devant une assemblée attentive à son discours à la fois réaliste et volontairement optimiste. 

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