Environnement | Tribune libre : La consommation collaborative, rentabilisez l'inutilisation.
27/12/2011 |

Une récente étude montre que les voitures parisiennes stationnent 92% de leurs temps. Ce chiffre illustre une tendance actuelle : l'hyperconsommation jumelée à la sous utilisation de nos biens. En ces temps de crise économique, pour le bien être de notre porte monnaie, il est impératif de rationaliser nos dépenses. L'utilisation d'un bien lambda à hauteur de 8%, peu importe sa nature, est un bien mauvais investissement. Voilà pourquoi apparaissent aujourd'hui de nouvelles startups nous apprenant à économiser ou rentabiliser nos biens lors de leurs inutilisations. Cityzencar permet de louer sa voiture lorsque vous ne l'utilisez pas. En fait, votre voiture ne stationnera plus 92% de son temps, vous pourrez désormais l'amortir à l'aide d'un réseau communautaire lorsque vous ne conduirez pas. Sous la bannière de la consommation collaborative, ce concept innovant en appel bien d'autres. Voici un rapide tour d'horizon des prochaines idées qui bouleverseront bientôt notre façon de consommer et gérer nos biens.
Considérée parLe Time Magazine comme « l'une des 10 idées amenées à changer le monde », la consommation collaborative, ou « social sharing », supprime les intermédiaires (notamment grâce à internet) en mettant en relation directe « producteurs » et consommateurs. Cette consommation durable, créatrice de lien social, replace les utilisateurs au cœur de l'économie en faisant de chaque personne un entrepreneur qui loue ses biens, ses infos, son temps ou encore son argent, non utilisés.
Prenons l'exemple d'une société française qui a décidé de se lancer dans cette nouvelle mouvance. Julien Delon, co-fondateur d'une plateforme de location de logements entre particuliers se félicite du succès de www.sejourning.com, lancé en novembre 2011. Il aime rappeler que son concept « permet de générer une nouvelle source de revenus pour le loueur tout en offrant aux voyageurs une solution d'hébergement agréable et économique». Grâce à sa plateforme internet, n'importe qui aujourd'hui peut mettre son studio ou sa maison en location lors de son absence. Persuadé des biens faits de son site, il déclare « assainir le marché de l'hébergement touristique grâce à une nouvelle offre. Le prix moyen d'une nuitée dans un hôtel parisien est de 120 euros, notre site propose des appartements pour 2 personnes en plein centre de Paris pour deux fois moins » me glisse t-il avec un large sourire. En un mois de lancement, tandis que la plateforme compte déjà plus de 500 membres, le cap des 100 nuitées réservées sur la région parisienne a été dépassé.
Comme de nombreux analystes le présentent, l'important aujourd'hui est d'avoir accès à ce que l'on désire plutôt que de le posséder. La consommation collaborative façonne notre manière de consommer et promeut un idéal de bénéfice et d'entre aide. Ceci étant, le « social sharing » ne concerne pas seulement les biens matériels. Le partage d'idées, de savoir ou d'expérience n'est pas exclu de cette révolution.
Un exemple ? Sowetrip. Ce site internet vous permet de partager gratuitement vos expériences de voyages. Piétinant sur les plates-bandes du contenu des guides touristiques, Sowtrip se différencie en fournissant l'information gratuitement aux voyageurs. D'un point de vue pratique, qui est mieux placé que nous, touristes en vadrouille, pour juger les hôtels et lieux que nous visitons.
Pas encore pleinement imprégnée dans notre culture, la consommation collaborative fait dorénavant partie des mœurs américaines. En 2010, la revue d'Harvard déclarait « qu'une nouvelle vague social-économique allait révolutionner les politiques de communications des entreprises ». À conditions que nous, acteurs, nous nous impliquions dans ces divers réseaux, les entreprises de biens ou services vont devoir rapidement s'adapter. Le temps de l'hyperconsommation est révolu, place à l'intelligence sociale et économique !
Louis WAPLER