Michel Sammarcelli entend aller jusqu’au bout des choses. Il vient de mandater un avocat pour étudier le volet juridique du projet et a sollicité le Conseil constitutionnel sur la légalité d’un tel péage routier. Ce « péage écolo » aurait pour mission de financer les travaux de consolidation des digues et à éviter les problèmes d’érosion à la pointe du Cap Ferret. « Ce n’est pas une nouvelle ! La France n’a plus d’argent. Il faut bien trouver des ressources pour sauver notre littoral ! », justifie-t-il.
Un projet contesté localementCeci étant, le projet est loin de faire l’unanimité localement. En effet, les touristes ne sont guère enthousiasmés à l’idée de payer pour accéder à la presqu’île du Cap-Ferret. De leur côté, l’association des commerçants redoute une baisse de fréquentation et une stigmatisation encore accrue du lieu comme un « îlot de privilégiés ». « Pour les gens qui viennent à la journée manger une glace et regarder la mer je trouve que c’est un peu dommage », regrette Virginie Tauzin, présidente de l’association des commerçants du Cap-Ferret. L’opposition, quant à elle, préconise la solution de parkings payants. Quelques habitants, à l’image de Philippe, la quarantaine, sont favorables à ce projet au motif que « cela va permettre peut-être de réduire les bouchons l’été et donc la pollution ». A raison de plus de 20 à 25 000 voitures de passage chaque jour en période haute, l’été pourrait surtout rapporter entre 600 000 et 1,6 millions d’euros à la commune. Mais, juridiquement, le projet pourrait être bloqué. Au Cap-Ferret, il n’y a aucun trajet alternatif à celui visé par le péage et pas de pont, contrairement à l’île de Ré.
Un péage écologique pour accéder au Cap-Ferret : bonne ou mauvaise idée ?
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