Une marche contre la Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/09/2011 PAR Solène MÉRIC


Au nombre des marcheurs, il y avait bien sûr des élus, des membres d’associations de protection de la nature, des propriétaires directement ou indirectement impactés par le tracé, mais aussi des hommes et des femmes du canton, intéressésde voir « en vrai » les conséquences naturelles et économiques de la construction de cette ligne.

« Un gâchis environnemental »
Les vignes du Château Tuquet encore intactes
Après les neuf premiers kilomètres de marche de la matinée, c’est au Château Tuquet à Beautiran, qu’était prévu le pique-nique. Un site viticole encore magnifique « tout à fait typique du patrimoine des graves, avec une propriété d’un seul tenant et une maison de maître digne d’être classée au monument historique » explique Jean-Louis Vivière, Directeur du Syndicat des graves. Un classement dont la procédure était d’ailleurs en cours il y a encore quelques mois, puis « stoppée juste avant le tracé » expliquent, désappointés, Paul et Marie-Thérèse Ragon. ». Selon Jean-Louis Vivière, c’est « une dizaine de châteaux viticoles qui seront ainsi directement touchés sur leur terre. Mais à ceux-là, « il faut aussi rajouter des exemples comme le Château Lusseau qui a beaucoup investi dans l’oenotourisme, et dont la proximité de la future LGV va réduire les efforts à néant » complète -t-il. Au Château Tuquet, la LGV devrait passer à proximité immédiate des chais, et couper en deux le terrain viticole pour l’instant simplement divisé par la grande allée de terre qui mène au Château. Une propriété qui serait donc très rudement impactée. Jean-Luc Ajas, Président de l’association LGP, membre de la coordination Vigilance LGV, tient à le rappeler : « une ligne LGV, c’est un mur dans le paysage avec des barbelés et des remblais de cinq ou six mètres de haut. C’est un immense gâchis environnemental. »

Frustration et incompréhension
D’autant, qu’hormis les impacts sur les terrains viticoles ; cette balade a également mis à joursles dégâts de la construction de la ligne sur des sites naturels remarquables et protégés, comme la zone humide située à l’arrière de la propriété des Ragon, ou encore, sur la ressource en eau avec l’exemple des sources de Belle-Font.Pour beaucoup des personnes présentes ce dimanche, l’heure est à la frustration et à l’incompréhension : « les choses ont été mal faites, pour faire ce tracé on est allé au plus simple, plutôt que d’essayer de réfléchir ». « Pourquoi ne pas avoir par exemple mutualisée la future LGV à l’autoroute déjà existante ? » s’interroge Jean-Louis Vivière.Pour Jean-Luc Ajas, ce projet de ligne nouvelle, « c’est une aberration non seulement écologique mais aussi technique ». Selon lui, d’autres solutions restent envisageables. « Pour gagner du temps, on pourrait par exemple mettre en place des trains pendulaires en modernisant les lignes existantes. » D’autant que selon lui les études de RFF qui envisageaient la croissance dans les échanges et dans les richesses datent de 2004. « Avec le passage de la crise, ces chiffres sont maintenant totalement faux. Nous avons des études indépendantes qui le démontrent, et nous sommes prêt à en discuter ». En attendant, sous le soleil de 25 septembre, la ballade était belle, mais derrières les sourires d’un agréable moment partagé, l’heure étaitbel et bien à l’inquiétude.

Photos: Aqui.fr

Solène Méric

Cet article fait partie du dossier
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles