Vu de Bruxelles : Un Atlas des pollutions par les nutriments en Europe


Devenu un enjeu majeur des prochaines décennies, la gestion rationnelle de notre environnement dépend étroitement de nos connaissances, en particulier concernant les effets des activités humaines. Les scientifiques de la Commission européenne apporte

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/05/2007 PAR Mathieu Renversade

Voilà l’exemple d’une Europe capable de produire autre chose que des directives incompréhensibles. Une initiative nomée FATE (« Fate of Pollutants in Terrestrial and Aquatic Ecosystems » – sort des polluants dans les écosystèmes terrestres et aquatiques) menée au Centre commun de recherche de la Commission européenne a ainsi donné naissance a un document qui pourrait être une base de travail essentielle. En effet, ces résultats devraient contribuer à une meilleure mise en œuvre de législation existante et constituer une base scientifique pour la législation future en matière d’agriculture et d’utilisation des produits agro-chimiques.
Ce nouvel atlas, élaboré par des scientifiques de la Commission européenne, met pour la première fois clairement en évidence la pression que les nutriments, autrement dit l’utilisation des engrais, exercent sur les écosystèmes. Ce document permet ainsi d’identifier les régions d’Europe où les niveaux de pression sur l’environnement sont les plus élevés: il s’agit de zones étendues aux Pays-Bas, en Belgique, au Danemark, en France, en Irlande et en Italie.

Un éclairage nouveau sur la polution des sols en Europe

On sait que les nutriments entrent dans l’environnement par l’agriculture, les installations de traitement des eaux résiduaires, l’industrie. Mais cette étude apporte un éclairage nouveau sur le rôle de ces secteurs dans la pollution et l’ampleur de ses incidences, à l’échelle de l’UE.
Les données présentées dans l’atlas montrent, par exemple, que l’excès d’éléments nutritifs dans les zones à forte activité agricole varie considérablement entre les pays européens, les Pays-Bas arrivant en tête avec 200 kg/ha, alors qu’on ne dépasse pas 40 kg/ha en Italie. On constate aussi une grande diversité des niveaux à l’intérieur des pays: en France, par exemple, l’excès d’azote total est de 50 kg/ha, alors que la seule Bretagne atteint un niveau de plus de 120 kg/ha.
Les scientifiques ont pu montrer que la perte excessive d’éléments nutritifs est souvent due à des pratiques telles que la surfertilisation. Une fois repérées, ces mauvaises pratiques pourraient être prévenues de manière relativement aisée et peu coûteuse.
L’équipe FATE a également pu mettre en évidence un lien étroit entre la pression accrue des nutriments sur l’environnement et une forte densité de production animale. Une évidence pour certains professionnels, qui se trouve enfin confortée par des chiffres à l’échelle européenne.
Enfin, l’équipe a évalué l’impact de plusieurs scénarios de changement climatique. Ils ont ainsi montré que les agriculteurs dans les zones de production déjà intensive seront obligés d’accroître l’utilisation d’engrais pour maintenir leurs rendements, tandis que la demande de ressources en eau augmentera dans les mêmes proportions. Un véritable défi pour l’approvisionnement en eau de l’Europe à l’aube du XXIéme siècle.

Mathieu Renversade

L’étude (en anglais)

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