A Bayonne, le docteur Bonnemaison rouvre le débat sur l’euthanasie


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/08/2011 PAR Nicolas César

Le débat se cristallise autour de la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie. Cette loi instaure le principe de du droit de « laisser mourir ». De fait, cette loi légalise l’euthanasie dite « passive ». Le médecin peut donc décider, avec l’accord du patient, de stopper les traitements et d’administrer des médicaments. Si la loi dénonce l’administration d’actes médicaux « inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie », elle interdit, en revanche, l’euthanasie dite « active », c’est-à-dire l’administration volontaire de substances provoquant de manière délibérée la mort du patient, comme l’a fait le docteur Bonnemaison. Aujourd’hui, cette affaire rouvre le débat. Deux camps s’opposent. D’un côté, les « pour », des associations, comme l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) ou encore Marie Humbert, la mère de Vincent Humbert, demandent aux pouvoirs publics d’aller plus loin. De l’autre : l’UMP juge cette proposition « inacceptable » et refuse de légaliser l’euthanasie en France. Pour Jean-Luc Romero, président de l’ADMD, « cette affaire de Bayonne montre, une nouvelle fois, l’urgence d’une loi légalisant l’euthanasie ». Dimanche, sur son blog , il a d’ailleurs rappelé qu' »aujourd’hui, même s’il y a volonté du patient, le soignant risque la Cour d’Assises, ce qui est scandaleux ». Le conseiller régional apparenté PS, ancien secrétaire national à l’UMP, a cependant reconnu que la question était compliquée. « Faute de cadre juridique, des aides à mourir sont pratiquées, peut-être par compassion, mais sans la volonté du patient et cela est tout aussi inacceptable bien que le serment d’Hippocrate exige aussi du médecin de soulager les douleurs sachant que cela peut conduire à la mort… Bref, nous sommes aujourd’hui dans une impasse », a-t-il écrit, avant d’ajouter : « Une seule solution pour sortir de l’hypocrisie et des dérives : une loi légalisant l’euthanasie. »

Une loi sur l’euthanasie pour sortir de l’hypocrisie
Depuis deux jours, les internautes se mobilisent sur Facebook pour soutenir le médecin de Bayonne soupçonné d’euthanasie sur des patients. Une pétition circule également sur internet. Hier, elle avait déjà recueilli près de 8 000 signatures. Un groupe Facebook (1891 membres) intitulé « Soutien à Nicolas Bonnemaison » et une page Facebook baptisée » Soutien à Nicolas Bonnemaison, urgentiste soupçonné d’euthanasie active » rassemblent des centaines d’internautes qui témoignent ou commentent. De nombreux commentaires évoquent des cas personnels de fin de vie. « Il faut avoir vécu le calvaire d’un proche pour comprendre… », écrit ainsi une femme. « Pourquoi dans d’autres pays d’Europe, l’euthanasie est légale et pas en France », demande Thierry. A n’en pas douter, cette affaire a relancé le débat sur l’euthanasie, mais pour l’heure, l’Elysée refuse catégoriquement d’envisager de légiférer sur cette question.

                                                                                                                         Nicolas César

Pétition en ligne : http://www.mesopinions.com/Soutien-au-Docteur-Nicolas-Bonnemaison-petition-petitions-f0cd24b88fe3a26243984687a5c0dbb9.html

Crédit photo : jd11

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