Grève à Bordeaux : la mobilisation est forte, à l’image de l’ampleur du « malaise social »


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/03/2009 PAR Nicolas César

« La crise c’est eux, la solution c’est nous ». Tel est le message que l’on pouvait lire sur les banderoles des manifestants ce jeudi sur les quais Louis XVIII de Bordeaux, lors de la manifestation. Fortement mobilisés les enseignants, les lycéens et les étudiants ont à nouveau fait entendre leur revendications, à savoir l’abandon des réformes en cours « de la maternelle à l’université. « Entre la LRU et la rue, il n’y a qu’un pas », indiquait un slogan. Dans le cortège se trouvaient aussi des salariés du secteur privé, comme Roxane, caissière dans une surface Leroy-Merlin à Bordeaux. Malgré un niveau bac+2 et 16 ans d’ancienneté, elle ne gagne aujourd’hui que 1 200 euros net par mois. Pour elle, cette situation est « inacceptable ». « Nous demandons une reconnaissance de nos qualifications et une revalorisation de nos salaires car comme tout le monde nous souffrons d’une baisse de notre pouvoir d’achat », clame-t-elle.

Le pouvoir d’achat au coeur des préoccupations
Un peu plus loin, Caroline, caissière depuis 35 ans chez Carrefour, ne touche, elle, que 1 070 euros net par mois. « Nous sommes-là pour nos salaires, mais aussi pour défendre les retraites, demander des embauches car les conditions de travail sont très difficiles. Il faut que ça change, au moins, pour les générations futures », avance cette maman d’un adolescent de 15 ans. Elle craint ainsi de voir ses enfants « finir sous un pont », si la situation économique et sociale du pays continue à se dégrader.

Des banderoles « anti-Sarko »
Les retraités étaient également là pour faire entendre leur voix.  « Je ne suis pas le plus mal loti mais il y a des retraites très faibles et nous sommes là par solidarité. Je suis aussi là pour les problèmes de salaires et d’emplois, surtout quand je vois des employeurs qui font n’importe quoi pour se séparer des jeunes. Il y a des lois, il faut qu’elles soient appliquées », explique Guy, cadre en retraite CFE-CGC de Air Liquide.

Dans le cortège, les banderoles contre le président de la République étaient nombreuses. « Stop à l’UMP » et « Prolo vs Sarko », pouvait-on lire. Ainsi, un mannequin représentant Nicolas Sarkozy tracté sur un chariot portait une pancarte: « Je serai le président de MON pouvoir d’achat »

Alain Juppé appelle le gouvernement à ne pas prendre de haut ce mouvement
Par ailleurs, l’ancien Premier ministre Alain Juppé, le maire UMP de Bordeaux a appelé le gouvernement à ne « pas prendre de haut » la journée de grève et de manifestations « parce qu’il y a une vraie angoisse dans l’opinion publique » sur LCI. Il estime qu’il faudrait « se remettre autour de la table » après ce mouvement.  « ça n’est pas par l’arrogance ou une forme d’ignorance des préoccupations des gens qu’on sortira de la crise », a t-il déclaré, alors qu’on l’interrogeait sur les propos de la présidente du Medef Laurence Parisot contestant l’utilité et dénonçant « la démagogie » de la journée de jeudi. Selon Alain Juppé, « on ne voit pas très bien comment cette crise va finir et donc cela mérite écoute et considération ».

Nicolas César

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles