Tous ceux qui aiment, précisément, cet univers se régaleront à la lecture de ce vocabulaire. En ces jours d’octobre où les vendanges s’avancent, où par exemple les degrés d’alcool déjà exceptionnels pour les vins rouges promettent d’être extraordinaires pourles grands liquoreux, ne résistons pas à reproduire,ici,la définition donnée de la pourriture noble, à ne confondre, sous aucun prétexte, avec la pourriture grise… Pourriture noble : « Les grands vins liquoreux sont tous, sauf exception, le résultat d’une sur-maturation du raisin atteint par un champignon, Botrytis cineréa .
Grâce à la pellicule perméabilisée par le mycélium, les raisins se concentrent sous le soleil et au vent de septembre et d’octobre. Cueillis par tries successives, ils peuvent titrer jusqu’à 23 ° dans les années favorables ». Définition accompagnée de deux renvois qui apportent de précieux compléments d’information. Confirmation sera donnée bientôt, à propos de la pourriture noble, que 2010 sera bien une année favorable, pour les liquoreux aussi.
L’intérêt de ce petit ouvrage, au format résolument pratique, de type poche, tient notamment à ce qu’il nous fait voyager au cœur du vignoble et en élargit les contours, s’arrêtant, ici et là, pour inviter le lecteur à quelque échappée où le tourisme et la culture se dégustent sans modération. Il propose, aussi, des définitions plus sèches, des qualificatifs bienvenus pour comprendre certains de ces mots qui accompagnent étiquettes et autres guides. Et, à ce titre, il peut revendiquer, sans coup férir, une manière d’universalité.
J.A
« Petit vocabulaire du vin » de Bordeaux, Franck Dubourdieu, Didier Ters, éditions confluences, 9 euros.