Salamanque : la Bazadaise prend racine dans le campo Charro.


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/09/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Tous les matins durant la Foire de Salamanque, après une petite collation à la cafétéria, Javier Rodriguez, le secrétaire général de la race bazadaise en Espagne, rend visite aux vaches exposées dans les box du hall des animaux. Alors qu’il ne restait plus qu’entre 200 et 300 individus, il y a vingt ans,ce vétérinaire de Santander a introduit le boeuf de Bazas en Espagne. Aujourd’hui, elles sont dix fois plus nombreuses et des foyers existent dans le monde entier. L’UPRA compte 500 animaux nés hors de leur berceau géographique bazadais. En Castille-et-Léon, en Estrémadure, en Catalogne, il y a, en tout et pour tout, une dizaine de troupeaux. C’est surtout dans les exploitations traditionnelles des montagnes de Cantabrie, où la Toucanda locale manque de « conformation bouchère », que Javier Rodriguez a réussi à importer la génétique de la Bazadaise. « La Toucanda est une vache rustique au postérieur léger et étroit qui lui permet de grimper dans les alpages, explique Javier Rodriguez. Le croisement avec la Bazadaise a fait évoluer la génétique de cette race locale, lui apportant plus de muscles dans les parties charnues.» Aujourd’hui, Javier Rodriguez dirige une entreprise de conseil. Il aide les éleveurs des huits provinces de Cantabrie à développer leur projet avec des régions étrangères comme le Portugal ou le Sud-ouest de laFrance. Depuis 12 ans, ce vétérinaire de profession, participe au Salon régional agricole à la Foire de Bordeaux. « Aquitanima est la plaque tournante de l’évolution génétique, dit-il. C’est aussi le rendez-vous de la race bazadaise que je ne veux manquer sous aucun prétexte : dix sept nationalités d’éleveurs sont présents pour améliorer leur élevage. »

Besoin d’améliorer la génétique
Sous les « encinas », ces vieux chênes qui s’étendent à perte de vue dans la campagne aride autour de Salamanque, les Morucha locales partagent l’herbe des pâturages et les quelques coins d’ombre avec des races importées. Les exploitants de ces immenses zones agricoles ont besoin d’améliorer la génétique de la Morucha. Vicente de la Pena,président de la chambre d’agriculture deSalamanque, espère que leséchanges commerciaux permettront d’améliorerla production de leurs élevages. « L’écosystème de la région deSalamanque, chaud l’été, froidl’hiver, avec un climat sec, est l’idéal pour la production deviande bovine. Les Limousines et lesCharolaises ont réussi às’adapter. Il n’y a pas de raison pour que laBazadaise et la Blonded’Aquitaine n’y arrivent pas. » Javier Rodriguez voudrait importer la Bazadaise dans les 600000 hectaresde Dehesa, qui s’étendent entre Salamanque et Ciudad de Rodrigo. Mais à l’heure où se déroule la foire de Salamanque, la Région deCastille-et-Léon ne compte que trois troupeaux de Bazadaises. De plus, les éleveurs locaux de Bazadaises, des éleveurs traditionnels dans des zones difficiles, ne préparent pas leurs bêtes pour la foire, ce qui ne facilite pas la promotion de la race. Émile Ribatet, président de la race bazadaise en France, est venu visiter les ganaderias à l’occasion de la foire de Salamanque. Il a invité les éleveurs espagnols à venir en France comparer les élevages. « Ils ont des efforts à faire, lors des salons agricoles, pour que leurs bêtes attirent l’oeil des professionels, explique Émile Ribatet. Elles ne deviennent pas aussi belles que celles de Mme Morlot, primée à Aquitanima, avec l’air du temps. »

photo : Aqui.fr

Olivier Darrioumerle

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