Montaigne, Montesquieu et Mauriac, se donnent la réplique à Malagar (33).


Bernard Moison
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 04/07/2010 PAR Laura Jarry

Un dialogue au-delà du temps.
Montaigne, Montesquieu et Mauriac, « les Trois M » pour raconter la Gironde, qu’il s’agisse de La Brède ou Malagar, l’ombre du père qui influe sur leurs gestes, leurs amis comme Montaigne qui raconte Etienne de la Boëtie avec tant d’amour fraternel, citer de grands noms comme Pascal, parler de leurs doutes sur la mort, de leur foi, du monde mais aussi de leur peur de n’avoir été que des mots sur le papier et de leur soulagement de se savoir statues ou mots chuchotés en une lecture presque religieuse.
Les arbres entourent dignement la scène et les acteurs deviennent leurs personnages, regardent au loin, par-delà le public, et sentent les tilleuls de leurs souvenirs. Montaigne est un parfait penseur qui se cherche et ne se trouve jamais, parle latin aussi bien que français, un sceptique qui confronte ses idées à celles de Montesquieu, superbe et grandiloquent ; et François Mauriac, celui qui sait ses deux acolytes, s’efface humblement mais ne peut cacher qu’il est homme de foi, homme de mots, homme de pensées.

Une scène éclairée.
Michel Suffran donne une voix à ces auteurs et Alain Chariot leur a donné vie. Quant aux acteurs, ils ont su ressentir ces mots, les voir comme ils sont et les rendre vivants. Un lyrisme qui éclaire et rafraîchit cette nuit d’été shakespearienne. Le théâtre, quand il est magnifiquement écrit et majestueusement joué sublime les mots. Une terrasse contemporaine et déstructurée laisse évoluer les personnages qui se demandent ce qu’ils font là, s’il s’agit du purgatoire, savent faire preuve d’humour autant que de profondeur quand il s’agit de se confier, de parler d’eux.
Joute oratoire offerte par la Compagnie du SI et le Conseil régional pour célébrer ses auteurs, adorateurs de la terre que nos pieds foulent et de la vie que nous aimons et qu’eux regrettent.

Site de la Compagnie du SI et du Centre François Mauriac.
Photographie : Bernard Moison.

Laura Jarry.

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