En préambule à Hestiv’oc les auteurs font bouger les Pyrénées.


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/08/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« Alors que ces journées vont dépasser les clivages admis, transgresser les frontières, au grand dam des douaniers de tous ordres, abolir les hiérarchies qui induisent les sacrifices et les relégations, force est de constater que les langues dites « minoritaires » ne sont, d’abord et surtout que des langues minorées » , écrit Philippe-Jean Catinchi, dans la préface du recueil des premières rencontres littéraires : « Minorées ». Le journaliste au « Monde des livres », absent l’année dernière à cause de la maladie, est le parrain de ces deuxièmes rencontres littéraires.

La musique des langues
« Pour les touristes abreuvés de Ricard, les Pyrénées ne signifient rien. Ce qui importe c’est la frontière elle-même » , écrivait l’auteur basque Jon Abril dans le recueil de la première édition. Celui qui vient de Bera, sur la frontière, là où se trouvent les « ventas » d’alcool et de tabac, raconte comment les habitants des deux côtés n’ont jamais cessé d’avoir des relations. « Pour les habitants de Bera, dit-il, il n’y a jamais eu de frontière. C’est la Garde civile qui la délimitait et non les villageois. Ils ont dû venir d’ailleurs pour créer une frontière aux Pyrénées. »
Les Pyrénées sont avant tout une frontière que les projets économiques européens s’emploient à dépasser. En matière de culture les efforts fournis par les Etats sont différents. Si les rencontres d’écrivains pyrénéens existent déjà, notamment à Oloron, Sergi Javaloyès, écrivain et directeur de l’institut occitan, parle volontiers d’un « impensé » géographique et culturel. Loin des marbres froids des universités, dans les lieux choisis par l’Institut occitan, autour d’un verre de Jurançon, les auteurs « des deux versants », écrivains du massif et écrivains hors du champ médiatique, vont exprimer leurs inspirations, proposer des lectures et partager leurs interrogations sur le thème des frontières. L’amphitéâtre de la CIC (Chambre de Commerce et d’Industrie) sera le coeur des discussions. Les auditeurs pourront chausser un casque dans lequel des interprètes traduiront depuis leur cabine, en direct, les paroles des auteurs. Sergi Javaloyes souhaite éviter la traduction anglaise qui a cours systématiquement dans les rencontres internationales. « La poésie basque est d’abord une musique » , s’enthousiasme-t-il.

photo : In’oc

Olivier Darrioumerle

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