L’opposition face au projet Besson sur l’immigration prend de l’ampleur


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2010 PAR Nicolas César

Pour rappel, le projet Besson relatif « à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité » prévoit un ensemble de mesures qui durcissent l’accueil et le séjour des étrangers, affaiblissent le pouvoir des juges et créent un statut de « banni » du territoire européen. Il est examiné par la Commission des lois jusqu’au 18 septembre. Pour manifester leur opposition, un groupe de jeûneurs s’est constitué. Mardi 14 septembre, ils ont été reçus ce mardi 14 septembre à l’Assemblée Nationale par cinq députés de différents partis politiques. Parmi eux, il y avait la députée PS de Gironde, Michèle Delaunay, qui a fait référence aux enseignements des périodes sombres de notre passé, lorsque des lois iniques se mettaient en place et amènaient peu à peu au glissement vers des régimes qui déclenchent de terribles catastrophes humaines. « Nous devons tenir compte aujourd’hui des nouveaux équilibres du monde et élaborer des lois qui tiennent compte des enjeux contemporains, dans le respect des droits fondamentaux », a-t-elle prôné.

L’action des jeûneurs soutenue par des élus de la majorité

Même des députés UMP comme Etienne Pinte leur ont apporté leur soutien. « Je vais commencer en reprenant cette phrase de Camus : vous êtes des éveilleurs (voire des réveilleurs) de consciences et pour moi c’est très important, quels que soient les résultats. Un certain nombre de mes collègues n’en pensent pas moins, ce que je regrette c’est qu’ils ne s’expriment point », a-t-il déclaré solennement. « En tout cas, en ce qui me concerne, je l’ai dit à M. Besson l’autre jour, lorsqu’il présentait son projet de loi devant l’Assemblée Nationale […] je lui ai dit qu’il m’était impossible de voter un tel texte, en tout cas en l’état. Et en particulier en ce qui concerne la possibilité introduite d’élargir les cas de déchéance de la nationalité. […] Avant d’être à l’Assemblée Nationale, j’étais un étranger dans ce pays. Disons que j’ai des raisons supplémentaires d’être contre un tel texte », a-t-il expliqué. En effet, Etienne Pinte est arrivé pendant la guerre, avec sa famille. Séparés de leurs parents, son frère et lui ont été placés chez des réfugiés républicains espagnols qui eux aussi avaient pu être accueillis en France. Sa naturalisation française est assez récente et il défend depuis longtemps dans son parti ses points de vue pour une politique d’immigration plus humaine.

Demandeurs d’asile à Bordeaux

Car les situations contraires au droit se multiplient. A Bordeaux, deux familles demandeurs d’asile campent encore place André Meunier sans logement. RESF craint une évacuation de la place de la part de la police et une permanence tournante (toutes les 2H) a été mise en place de 8h à minuit. Les référés au Tribunal Administratif pour condamner la préfecture à appliquer ses obligations de loger ces personnes sont en cours. Cette situation risque de se reproduire car de plus en plus de demandeurs d’asiles des pays de l’ex-URSS affluent dans notre ville. Et ce alors, que « les moyens mis en œuvre pour l’accueil et l’orientation des demandeurs d’asile diminuent aussi et sont même menacés de disparition », s’inquiète RESF.

Nicolas César

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