Des panneaux présentent la carte des vignobles du Sud-Ouest, les liens entre eau et vin, les petites mains des vignes. Des photos nous transportent dans le chai octogonal du château Lafite-Rothschild, à Saint-Emilion ou encore devant le château de Monbazillac. Des bouteilles sur les tables attendent d’être dégustées. Pour la 9 e édition de ses vendanges, la Maison de l’Aquitaine à Paris a présenté hier soir une exposition sur le vignoble bordelais. Une quarantaine de personnes ont assisté à ce vernissage festif.
L’exposition est née d’une collaboration inédite entre la revue « Le Festin », dirigée par Xavier Rosan, et deux géographes de l’Université Michel de Montaigne à Bordeaux, Valérie Kociemba et Hélène Velasco (de gauche à droite sur la photo). « Dans le cadre d’un programme de recherche financé par la région Aquitaine, nous avons travaillé sur les territoires viti-vinicoles aquitains. Il s’agissait de voir comment ils fonctionnent et de déterminer s’ils ont une identité commune, explique Hélène Velasco. A l’issue de ce travail scientifique, nous avons eu envie de faire une publication grand public et sollicité Xavier Rosan. » Le résultat est le prochain hors-série de la revue « Festin »,à paraître mi-novembre et intitulé « Au cœur des vins de Bordeaux et du Sud-Ouest », ainsi que l’exposition, directement tirée de l’ouvrage.
Le château, symbole du prestige du vignoble
Cette dernière met l’accent sur la diversité des vignobles aquitains, du Bergerac et du Pouilly aux grands crus bordelais, tout en soulignant ce qui fait leur point commun, l’omniprésence de la vigne dans le paysage et dans la culture. « Le château, véritable figure du vignoble bordelais, est l’autre point commun de ces territoires, même s’il ne renvoie pas toujours à un bâti dans les faits. Il symbolise le prestige du vignoble, comme le climat en Bourgogne [qui désigne le nom donné à la parcelle] », souligne Valérie Kociemba. « Nous avons aussi voulu montrer les hommes qui travaillent sur ces territoires, en insistant sur la multiplicité des métiers et de leurs origines géographiques, ajoute Xavier Rosan, qui cite l’exemple des travailleurs immigrés, originaire du Maghreb, employés pendant les vendanges.
« Nous sommes également enseignantes, de ce fait, nous associons des étudiants de l’Isic [Institut des sciences de l’information et de la communication] à nos travaux et nous en formons d’autres dans le cadre du master professionnel Labels de qualité et Valorisation des erritoires délivré par l’Institut des sciences de la vigne et du vin [qui rassemble des équipes de chercheurs de Bordeaux 1 à 4, de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et de Enitab (Ecole nationale d’ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux)], précise Valérie Kociemba.
Promotion en France et à l’international
Car l’objectif est bien de promouvoir la production locale en France et à l’étranger. Une idée également développée par Philippe Dorthe, conseiller général et régional PS et président de la Maison de l’Aquitaine,ainsi que par Alain Rousset, le président socialiste de la région Aquitaine. Le premier parie sur la qualité exceptionnelle des vins pour assurer leur succès. Le second rappelle la nécessité d’une mini-révolution au sein des viticulteurs pour améliorer la commercialisation des vins bordelais afin de lutter contre la concurrence croissante des Etats-Unis, de l’Amérique latin et de l’Australie.
Estelle Maussion
Photo : aqui.fr
De gauche à droite, Xavier Rosan, Hélène Velasco et Valérie Kociemba.