Interview – Claude Jean Directeur Régional des Affaires Culturelles – « les journées européennes du patrimoine, la culture pour chacun. »


DRAC Bordeaux
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/09/2010 PAR Joël AUBERT


@qui! – Les grands hommes de l’Histoire de France : le choix du thème des Journées signifie-t-il que l’on s’éloigne de la pierre pour faire vivre l’histoire des hommes et des faits au plus grand nombre ?
Claue Jean - Directeur des affaires culturelles d'AquitaineClaude Jean – En choisissant de placer l’édition 2010 des Journées européennes du patrimoine sous le thème « les grands hommes : quand femmes et hommes construisent l’Histoire », Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a souhaité célébrer la grande histoire du patrimoine à travers les lieux marqués par le souvenir d’hommes ou de femmes, artistes, écrivains, personnalités politiques ou bâtisseurs dont l’empreinte est conservée dans le paysage et dans le temps, qu’ils en aient été les créateurs inspirés, les visiteurs insignes ou les propriétaires fidèles. Depuis bien longtemps déjà les Journées européennes du patrimoine ont pour ambition de nourrir le dialogue entre l’homme et le lieu, sans oublier celles et ceux qui ont donné ou donnent de leur temps et de leur passion pour préserver et valoriser les traces de l’histoire de l’humanité, de la France, et les transmettre aux générations futures à partir des témoignages, bâtis ou non bâtis, dont nous disposons. Grâce à l’engagement des propriétaires publics qui ouvrent cette année, dans 600 villes d’Aquitaine, 1200 sites à la visite, les Journées européennes du patrimoine célèbrent particulièrement les nombreux personnages qui ont marqué les mémoires locales mais aussi nationales (maires, autorités religieuses, châtelains, collectionneurs, propriétaires) et répondent ainsi à l’objectif ministériel de développer la culture pour chacun, notamment dans les territoires ruraux.

Musée d’Aquitaine: fréquentation record

@! – Du poète Ausone aux Frères Bonie le musée d’Aquitaine fait preuve d’éclectisme pendant ces Journées ?
C. J. –
Le Musée d’Aquitaine, comme les autres musées de la Ville de Bordeaux, est un partenaire de choix du ministère pour les grandes manifestations nationales, qu’il s’agisse des Journées européennes du patrimoine ou de la Nuit européenne des musées au mois de mai. Les rendez-vous qu’il propose pour cette nouvelle édition des JEP répondent précisément, et aussi largement que possible, au thème de cette édition, avec des évocations des plus illustres aquitaines et aquitains :Ausone, Aliénor d’Aquitaine, Montaigne, Montesquieu, Laffon de Labedat, Mauriac… Complémentairement à ces Journées, ce grand musée d’histoire, l’un des plus importants en France, développe une programmation régulière et diversifiée d’événements culturels, d’animations et d’actions de médiation qui contribuent à mieux faire connaître la richesse de ses collections, de ses expositions et de l’histoire de l’Aquitaine. Ce dynamisme tout à fait remarquable explique pour une bonne part la fréquentation soutenue du musée, qui a bénéficié en 2009 de l’ouverture des salles consacrées au XVIIIe siècle et à la traite pour atteindre un chiffre record : plus de 126 000 visiteurs !

@! – 
Pensez vous que ces Journées soient susceptibles de faire prendre conscience à tous de l’importance extrême qu’il y a dans une région comme celle-ci à s’appuyer et faire vivre le patrimoine, non seulement comme héritage mais aussi comme atout en matière économique ?
C. J. –
La mission fondatrice de conservation et de transmission aux générations futures constitue la priorité, sinon une obligation, pour l’État et tous les propriétaires du patrimoine. La mise en valeur des monuments, leur ouverture à la visite, régulière, saisonnière, ou ponctuelle pour les « Journées européennes du patrimoine », ont fait naître un fort engouement du public qui se confirme année après année. En dépit de ce succès le patrimoine peut être perçu comme une charge alors qu’il constitue un atout majeur pour l’attractivité et le dynamisme des territoires, l’emploi et le développement économique : sur la base d’un investissement de l’Etat compris entre 30 et 50%, il est établi qu’un euro investi dans le patrimoine génèrerait entre 28 et 31 euros de retombées économiques en France métropolitaine, d’après une étude nationale sur les retombées économiques et sociales du patrimoine (mars 2009). Les Journées européennes du patrimoine sont une très bonne occasion en effet de souligner ce type d’enjeux grâce à l’engagement de l’Etat, aux côtés des propriétaires et des collectivités territoriales, en faveur du patrimoine culturel, afin que chacun le découvre et se l’approprie.

Phot : Drac, Bordeaux – ESSLLI

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