Musiques et mots magnifient Malagar.


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/06/2011 PAR Laura Jarry

L’ombre mystérieuse de Mauriac.
Cette neuvième édition de « Rendez-vous aux jardins » se place sous le thème du jardin nourricier, et à Malagar, le centre François Mauriac propose à la dégustation des morceaux de Mozart, Beethoven, Duparc ou encore Fauré, mis en bouche par des fragments d’œuvres du maître des lieux. Apostrophant le public pour lui demander ce qu’il exige, l’homme qui lit et mime les pensées de Mauriac, déclare ne vouloir qu’un instant inoubliable, un air de Beethoven, qu’il « faut apprendre à aimer la musique » ; il lui a fallu quarante-huit ans pour l’aimer à sa juste valeur, « la plus belle chose au monde ».
Mêlant Mozart, Bach et Baudelaire en ces mots, Mauriac veut la musique humaine, faire resplendir sa beauté. Pour ce parcours littéraire et musical, les spectateurs attentifs ont pu traverser tout le domaine, circulant dans l’entrée du château, dans le musée du Centre, passant à travers les anciennes écuries ou s’asseyant sous les cyprès ; et alors que son message s’écoute dans une atmosphère mystérieuse, un silence religieux, l’orage semble lui répondre.

Un moment magique.
Dans une conversation surprise à l’entrée du parcours, un jeune garçon demandait à son père pourquoi faire tout cela pour un seul homme, il lui a répondu, parce que c’est un grand écrivain ; on pourrait y ajouter qu’il le mérite, que François Mauriac est l’un de ces écrivains qui donnent envie d’aimer les mots, de s’amuser avec eux ; et, mêlés à la musique et à l’atmosphère de Malagar, ils résonnent avec d’autant plus de puissance.
Les visiteurs marchent en silence, ne souhaitant pas troubler le calme qui règne dans les allées du domaine. Attentifs, ils fouillent leurs mémoires et se rappellent des airs, des souvenirs qui y sont liés. Lorsqu’ils applaudissent les musiciens, des chauves-souris, surprises, s’envolent et semblent saluer la performance.
Et la pluie, tant redoutée, n’aura fait que minauder durant tout le parcours, offrant sa musique aux feuilles des tilleuls ; et l’orage, ombre majestueuse, accompagner les pas.Il aura donné toute sa lumière aux lectures, une résonnance, la majesté d’un silence, une tension qui aura amplifié son message. Quant au Final sous les cyprès, lorsque le chœur de musiciens termina et se retourna pour saluer le paysage girondin qui s’étalait devant le domaine de Malagar, il fut magique, presque tragique ; et l’orage en fut le bouquet final, ultime intervention mystique de l’après-midi.

Laura Jarry.

Crédit Photo : Aqui.fr
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