Lionel Jospin à Sciences Po Bordeaux: le parcours de l’ancien combattant


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/01/2009 PAR Joël AUBERT


On a retrouvé Lionel Jospin tel qu’on l’avait quitté en 2002 : la mine impassible, presque sévère. L’ancien premier ministre s’autorisera cependant quelques plaisanteries, allant même jusqu’à l’autodérision quand il confie ne pas être un « expert en victoires électorales ». Il a beaucoup été question du 21 avril 2002, date de sa sortie de la vie politique suite à son élimination dès le premier tour de l’élection présidentielle. L’ancien candidat ne regrette pas le geste qui lui a souvent été reproché, estimant qu’il « augmentai[t] les chances du Parti socialiste de faire un score honorable aux législatives suivantes en créant un choc ». D’autant qu’il explique son échec par l’émiettement des candidatures à gauche. Le vétéran socialiste reconnaît cependant une campagne molle, menée dans l’attente du second tour. Lionel Jospin a d’autres regrets comme celui « d’avoir fait trop vite les 35 heures à l’hôpital public. », précisant que « nous n’avons pas eu le temps de recruter les personnels médicaux nécessaires ». Mais globalement le bilan des cinq ans de cohabitation reste positif selon l’ancien locataire de Matignon.

Hilarité
L’actualité a également été commentée par Lionel Jospin. A commencer par les déboires socialistes. Pour l’ex-premier secrétaire, « le PS n’est pas en déclin historique », mais « il peut se menacer lui-même ». « Il y a plein de talents au PS ; il faut que ces talents se rassemblent », d’autant que « la gauche est rarement majoritaire en France » a-t-il expliqué. Lionel Jospin a donné son avis sur la stratégie à suivre : « je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt du PS de s’associer avec le centre ». Concernant l’ouverture à gauche menée par le gouvernement, Lionel Jospin s’est montré critique, jugeant que « les femmes sont plus fidèles…à leurs opinions politiques ». En plus de provoquer l’hilarité de la salle, la boutade a réussi à dérider l’ancien premier ministre. Lionel Jospin a également voulu livrer son analyse sur la crise financière et économique, qui ne suscite pas chez lui un grand optimisme : « la France aborde la crise dans une situation délicate » dans la mesure où « tous les fondamentaux économiques sont mauvais ». Et pour y remédier, il ne compte pas sur le plan de relance proposé, jugé « sous-dimensionné », « mal calé dans le temps », et « mal équilibré entre l’offre et la demande ». Enfin, Lionel Jospin est revenu sur l’élection d’Obama qui revêt une « extraordinaire force symbolique ». Mais si « on peut espérer qu’il sera plus ouvert, il continuera à défendre les intérêts américains », prévient Lionel Jospin. A la sortie, les étudiants semblaient conquis par la prestation de Lionel Jospin. « Il a été très bon » commentait Jules, étudiant en quatrième année.

Simon Carraud

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles