Chantal Jouanno se prononce contre une réintroduction systématique de l’ours dans les Pyrénées


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Publication PUBLIÉ LE 26/07/2010 PAR Nicolas César

« Les conditions sociales ne sont pas réunies pour une nouvelle opération massive de réintroduction d’ours. « Ce n’est pas la fin du plan ours, c’est la fin d’une logique de réintroduction massive et systématique des ours », a déclaré Chantal Jouanno, aujurd’hui, en rencontrant les membres du Comité de massif des Pyrénées et des ONG de la région pour leur proposer « l’élaboration d’une stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité ». »On est sur un plan de conservation de l’ours qui repose sur une idée forte, on préfère la croissance naturelle des ours, c’est-à-dire leur reproduction dans les Pyrénées, à des réintroductions massives », ajoute-t-elle. « Il y a beaucoup de croissance naturelle puisqu’on a aujourd’hui entre 19 et 22 ours. On conserve cette pente, elle est peut-être plus lente, mais elle est beaucoup plus sûre parce qu’elle évite les heurts et les tensions locales », a-t-elle précisé en annonçant « un suivi annuel » des ours.

Un plan qui ne satisfait pas les pro-ours

« Si jamais on voit que la population décroît, on pourra avoir un plan de réintroduction, mais on le fait dans l’apaisement et la sérénité », a souligné Chantal Jouanno en mettant en avant la nécessité « d’un plan de conservation des ours crédible » compte tenu des « obligations européennes et internationales de la France ». Une position à mi-chemin qui ne satisfait pas les pro-ours. « On est en-dessous du plan qu’on attendait et de l’enjeu aussi. La question de l’ours dans les Pyrénées demande une action beaucoup plus forte », estime François Arcangeli, maire de la commune d’Arbas en Haute-Garonne. Pour le président de l’association Adet-Pays de l’ours, « la ministre cherche à sortir de la situation de conflit et d’opposition extrêmement forte que l’on a vécue depuis plusieurs années. « On partage son objectif de reconstituer une population viable d’ours dans les Pyrénées et atteindre une cinquantaine d’individus mais le chemin qu’elle propose est plus long et plus incertain que celui que l’on proposait », déplore-t-il.

« Ce qui a été annoncé est mi-figue mi-raisin, mais c’est globalement positif. Il n’y aura pas de nouveau plan ours, il n’y aura pas de nouveaux lâchers systématiques d’ours, ça c’est terminé », s’est félicité Philippe Lacube, président de l’ADDIP, association pour le développement durable et l’identité pyrénéenne. « On assiste à une reculade de l’Etat parce qu’il n’y a pas d’acceptation sociale dans les Pyrénées. Ca fait plaisir de l’entendre », a-t-il poursuivi. « Il ne faudra pas nous endormir, ce n’est pas une annonce momentanée d’une ministre certainement en fin de mandat qui nous démobilisera. Plus que jamais, il faudra rester mobilisé sur le terrain. On ne baissera pas la garde », a-t-il prévenu. Pour rappel, le dernier plan de restauration et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises lancé en mars 2006 avait officiellement pris fin le 31 décembre 2009. Dans le cadre de ce programme, cinq plantigrades originaires de Slovénie ont été réintroduits dans le massif. Deux d’entre eux sont morts en août 2006 et août 2007. Au moins quatre naissances ont été enregistrées, au cours des deux derniers hivers. En janvier dernier, Chantal Jouanno avait annoncé de nouvelles réintroductions, indiquant qu’elle ne serait pas la ministre qui renonce aux engagements de la France. Elle avait à cette occasion provoqué la colère des anti-ours.

Nicolas César

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