A l’origine de la plainte de Philippe Rey, préfet des Pyrénées-Atlantiques, des courriels utilisants les termes « rafle », « étoile jaune », « Papon », « wagons vers l’Allemagne » ou « nazis » pour définir sa politique. Les prévenus, militants du Réseau éducation sans frontières (RESF), dénonçaient la situation d’une famille albanaise placée en centre de rétention en juillet 2008 avec deux enfants de 5 et 7 ans. « Toute liberté à ses limites, y compris la liberté d’expression », avait estimé le procureur de Pau, Erick Maurel, dans son réquisitoire prononcé le 10 juin dernier à Pau. « Là, on est dans l’abus du droit à l’expression » , avait-il conclu. De leur côté, les avocats de RESF, Maîtres Noguères et Massou, se disent victimes d’ « un délit d’opinion politisée », jugeant « hallucinant de ne pouvoir faire référence à une partie de l’Histoire ». Selon eux, « Le préfet a voulu s’en prendre à RESF ».
Rocard et l’ONU se placent dans la polémique
Dans l’hebdomadaire Marianne daté du 7 août, Michel Rocard dénonce la loi visant à condamner les parents de mineurs délinquants. Selon l’ancien ministre, ce sont des mesures jamais vues depuis « Vichy » et les « nazis » : « On passe de la responsabilité pénale individuelle à la responsabilité collective. On n’avait pas vu ça depuis Vichy. On n’avait pas vu ça depuis les nazis ». La polémique fait du bruit et ne s’arrête pas à nos frontières. Car l’indignation de Michel Rocard et des membres de RESF est partagée par les experts onusiens du Cerd ( Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale ), réunis mercredi et jeudi à Genève. Ces derniers ont épinglé la politique de la France envers les étrangers, considérée comme discriminante.
Photo : Gilles Klein