BD : « So Bourge » : l’univers hilarant d’Anna Pétrissans

Le sous-titre de « So Bourge » donne le ton et fige sur le visage de son lecteur un sourire teinté d’ironie et d’envie : « le (presque) guide, ou comment survivre quand papa gagne trop bien sa vie ».
Lors de ses études bordelaises, la jeune artiste landaise décide de s’inspirer librement de celles qui partagent les bancs de son école d’art privée. « j’ai réalisé un premier ouvrage illustratif sur la pétasse bourgeoise, je ne pouvais pas décemment garder le même nom au risque de choquer les âmes sensibles du coup, je suis partie sur une expression qui la résume plus largement et gentiment. En puis je trouvais que « So Bourge » (à prononcer d’un air pincé) ça donne un petit côté plus vivant qu’une simple dénomination.. » se souvient l’illustratrice d’Hossegor.

L’univers des « pintades emplumées »

Le sujet de fin d’étude marque les esprits, fait sourire ou bien dérange. Il n’en faut pas plus aux éditions Bao pour inclure Anna Pétrissans dans la liste de ses auteurs.
Dans un franc éclat de rire, la jeune femme avoue s’inspirer de « tout autour de moi, les hommes , les femmes , mais plus particulièrement les pintades emplumées ».
De ces « pintades », elle tire le meilleur et le pire : « j’aime le rôle perpétuel qu’elles jouent. Tout est très étudié, jusque dans les moindres détails. De la façon de porter leur sac, à la boisson qu’elles tiennent entre leurs mains, en passant par leur façon de penser, tout est prévisible. c’est à la frontière du ridicule et de la performance physique. Je trouve cela profondément fascinant ».
Dans cet ovni surprenant dans le monde de l’édition, on trouve des saynètes drôles, des dessins étudiés et des dialogues au couteau. Une bouffée d’air frais à laquelle on ne peut que succomber.
Aujourd’hui, Anna Pétrissans écume les librairies et rencontre ses lectrices. Des moments décalés comme elle les aime, des compliments qu’elle reçoit avec la gêne d’une adolescente assaillie de doutes. Non, cette fille est talentueuse, c’est un fait. Au regard de « So Bourge », il est impossible d’en douter.
Au menu des projets de notre artiste landaise, « une BD pure et dure », inspirée de ses travers personnels : « cette fois-ci je vais me moquer un peu de moi et d’où je viens. Il ne faudrait pas passer pour la rabat-joie de service non plus…

Stéphane Baillet