Vu des étudiants du parcours journalisme de l’IEP – Parachutages, champs de mines et punitions


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/03/2010 PAR Joël AUBERT

Ceux qui refusent :
« Brice Hortefeux ne veut pas être tête de liste dans la région Auvergne-Centre. Est-ce que ça fait un pataquès ? » Les mots sont prononcés par Rama Yade en Janvier. L’attaque ne vise pas vraiment son collègue ministre de l’intérieur, mais plutôt l’avenir de l’intéressée. Implantée dans les Hauts-de-Seine, la secrétaire d’état au sport et à la jeunesse est alors pressentie dans le Val d’Oise par le bureau de l’UMP.

Pendant plusieurs mois, les négociations sont âpres. Dans un avion au-dessus du Caire, le président fustige les « caprices » de Rama Yade, qui continue de résister. L’affaire touche le fond lorsqu’une responsable anonyme déclare que la jeune femme serait plus « couleur locale » dans le Val d’Oise. Finalement, l’ancienne secrétaire d’état à la diversité sera numéro 2 sur la liste d’André Santini dans les Hauts-de-Seine.

Ceux qui esquivent :
Le cas Rama Yade est unique. Rares sont ceux qui refusent de sauter, quand c’est le président qui leur tend le parachute. Plus discrets, certains préfèrent aller au front en évitant d’être en première ligne. Brice Hortefeux était bien pressenti comme tête de liste en Auvergne. Prétextant une « incompatibilité » avec son mandat ministériel, il finira par laisser la première place à Alain Marleix, pour se concentrer sur le Puy-de-Dôme.

La même technique a été utilisée par Hubert Falco pour déserter l’injonction du parti qui le voulait tête de liste en Paca. Pour ne pas « pénaliser son action à la mairie de Toulon », le secrétaire d’Etat aux anciens combattants a préféré se présenter sur la liste du Var. Cas à part, Roselyne Bachelot s’est désisté de la liste des Pays-de-Loire, « pour mieux s’occuper de l’épidémie de Grippe A ». Une épidémie qui, selon l’Inserm, est terminée depuis le 13 janvier.

Ceux qui sautent quand même :
« Les vrais gens vont se réveiller, ils vont prendre des fourches et aller dire leur fait », dans un restaurant d’Agen, Xavier Darcos, ministre du travail et tête de liste en Aquitaine, ne mâche pas ses mots contre Alain Rousset. En Poitou-Charentes, Dominique Bussereau, ministre du transport, chasse sur les terres de Ségolène Royal. Partis au front, les deux hommes semblent avoir l’ambition de la victoire. En coulisse, ça se complique. Fin Février, un sondage Ifop créditait la liste socialiste en Aquitaine de 7 points de plus que la liste Darcos. En Poitou-Charentes, Bussereau est également loin derrière Royal. En somme, les deux ministres risquent de se confronter à l’implantation locale de leurs concurrents socialistes. Pourtant, ils sont issus de la région, pas de parachutage donc. En revanche, d’aucuns disent qu’ils auraient été sérieusement poussés à se présenter. Dans l’intimité, Dominique et Xavier s’entrappelleraient les « malgré nous ».

Corentin Chrétien

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