Un Front pyrénéen se constitue pour obtenir une desserte LGV


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/01/2012 PAR Olivier Darrioumerle

Lors du premier atelier thématique organisé par RFF fin décembre, Robert Cabé, maire d’Aire-sur-l’Adour et premier vice-président des Landes, avança une idée apparemment surprenante : pourquoi ne pas aménager simplement les voies existantes entre Dax et Orthez ?

Coup de tonnerre à Pau. La député-maire, Martine Lignières-Cassou, entre dans une colère noire, déclarant dans un communiqué de presse cette hypothèse inacceptable : « Depuis 6 ans, nous nous battons pour obtenir une desserte LGV du Béarn et de la Bigorre qui placerait notre territoire à 3 heures de Paris. À la veille de la saisine de la Commission nationale du débat public, nous ne pouvons accepter cette hypothèse qui ne serait qu’un renoncement à toute ambition pour notre territoire. »

« Nous ne pouvons concevoir que les élus landais s’opposent à ladesserte LGV du Béarn et de la Bigorre » , a-t-elle ajouté. Mais enréaction, ces derniers se sont déclarés « associés à la demande du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques d’intégrer la desserte Béarn-Bigorre dans le projet GPSO » , avant d’ajouter, que selon lesestimations de RFF la note s’élèverait entre 2,1 et 3 milliards d’euros,etqu’ « à défaut d’une intégration de la desserte dans leprojetGPSO, le Conseil général des Landes considère qu’il estindispensablequ’RFF étudie le scénario consistant à réaménager la ligne existanteDax-Orthez-Pau. »

« Le Béarn et la Bigorre forment aujourd’huiune ligne de front, un packuni » , Michel Pélieu, président duConseil général des Hautes-Pyrénées
Michel Pélieu, présidentdu Conseil général des Hautes-pyrénées, a conscience qu’il vit un momentfort. « On a l’habitude de s’exprimer séparément. Mais le Béarn et laBigorre forment aujourd’hui une ligne de front, un pack uni. Notrebassin de vie compte six cent mille habitants et ce n’est pas une zonefranche. »

Sauf que pourl’instant la desserte Béarn-Bigorre ne compte pas dans les GrandsProjets ferroviaires du Sud Ouest (GPSO). Et c’est bien ce qui inquiète.L’agglomération paloise est dans une situation délicate compte tenu de l’avance de 21,5 millions d’euros pour la Tours-Bordeaux consentie sans aucune contrepartie ou engagement pour le financement du reste de la ligne entre Bordeaux et le Béarn. Martine Lignières-Cassou, député-mairede Pau, consciente de la concurrence entre les territoires, espère unesolidarité. Elle s’accroche aussi à l’espoir d’une aide massive de laFrance et de l’Europe pour faire baisser la facture.

« Ils nepeuvent pas rester sans bouger. 500 milliards d’euros sont nécessairespour mettre le réseau ferré européen en état et l’Europe va dégager 30milliards, notamment pour les liaisons internationales. Car sansfinancement, pas de projet » , avance-t-elle en préambule de laconférence de presse qui s’est déroulée à la mairie suite à la réunion àl’université de Pau. 

De leur côté, l’agglomération tarbaise etle Conseil général des Hautes-pyrénées, appelés à contribuerrespectivement à hauteur de 29 millions d’euros et 11 millions d’euros,ont conditionné leur chèque à la certitude d’une desserte de leurterritoire. 

« Nous sommes pris en tenaille dans un triangle detrois pôles d’attractivité, Bordeaux, Toulouse et le Pays-basque, clamele maire de Tarbes, Gérard Trémège. On donnera de vraies contributionslorsque nous aurons de vrais engagements sur la desserte LGV de notrebassin de vie. Que nos voeux se transforment en exigences »

« Ce n’est plus la question de quel tracé nous allons choisir, mais allons nous avoir une desserte LGV, oui ou non ? C’est tout. » Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-atlantiques
Frédérique Espagnac raconte queGeneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, lui aurait glissé lors d’une réunion début janvier avec le préfet Patrick Stefanini: « C’est trop cher, ça va tout nous plomber. » Mais pour la sénatrice des Pyrénées-atlantiques ce n’est pas ce raisonnement qui aboutira à une solution. 

Et à la question de l’existence d’une fracture entre des Landais et des Orthéziens, qui ne veulent pas payer pour une ligne Mont-de-Marsan / Pau, et un Front pyrénéen de Palois et de Tarbais qui veulent la grande vitesse sinon rien, Georges Labazée, président du Conseil général des Pyrénées-atlantiques, calme la donne, rappelant que le débat public est fait pour que tout le monde s’exprime.« Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports, a signé pour qu’il y ait un débat public en 2012 et 2013, à la fin duquel elle déclarera un tracé d’utilité publique. »

Frédérique Espagnac de répliquer avant d’en appeler à une mobilisation des citoyens : « Ce n’est plus la question de quel tracé nous allons choisir, mais allons nous avoir une desserte LGV, oui ou non ? C’est tout. »

photo : caisse des dépôts

Olivier Darrioumerle

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